Pratolino : arts des jardins et imaginaire de la nature dans l'Italie de la seconde moitié du XVIe siècle
Auteur / Autrice : | Hervé Brunon |
Direction : | Daniel Rabreau |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Art et archéologie |
Date : | Soutenance en 2001 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Jury : | Président / Présidente : Yves Hersant |
Examinateurs / Examinatrices : Monique Mosser, Philippe Morel | |
Rapporteur / Rapporteuse : Yves Hersant, Luigi Zangheri |
Mots clés
Résumé
L'étude aborde l'art des jardins dans l'Italie de la seconde moitié du XVIe siècle comme expression des rapports entre homme et nature en recourant à la notion d'imaginaire ; elle est centrée sur Pratolino, la villa du grand-duc François 1er de Médicis aménagée au nord de Florence, de 1568 à 1586, sous la direction de Bernardo Buontalenti. Cet exemple, analysé en détail, est replacé dans un contexte à différentes échelles: le règne de son commanditaire (1574-1587) ; les réalisations importantes en Toscane et dans le reste de l'Italie; enfin la place du jardin dans la société et la culture de la période, et donc les domaines multiples auquel il se rattache. Différents problèmes sont successivement examinés. La fonction sociale du jardin est interrogée au travers de l'idéologie et des pratiques de la villégiature. La perception corporelle de l'espace et le rapport émotionnel au paysage, analysés à partir des témoignages contemporains, impliquent que le jardin, dans le cadre des préoccupations médicales et des modèles poétiques de l' époque, soit vécu et conçu comme médiation avec la. Nature. Les composantes matérielles, le tracé et l'iconographie construisent une représentation de la nature sur plusieurs plans: résumé de sa variété, le jardin détourne les enjeux du collectionnisme encyclopédique; mise en scène de ses phénomènes, pour lesquels l'épistémologie des '' météores '' doit être prise en compte, il opère une réduction symbolique du territoire; imitation de ses processus, il appartient à une esthétique où l'art vise à s'inscrire de manière immanente dans l' oeuvre et qu'éclaire la fortune de l'aristotélisme au XVIe siècle. L'imaginaire de la nature qui sous-tend le jardin n'est pas univoque: il s'y joue à la fois un désir de projection, un fantasme d'analogie et un rêve de re-création. Pratolino ~ montre que l'une des clefs de cet art tient dans l'exploitation politique des représentations culturelles de la nature.