La peinture orientalise en Palestine et en Syri à la fin du XIXe et au début du XXe siècle : ''la connotation religieuse et le tabou local''
Auteur / Autrice : | Sana Dari |
Direction : | Éric Darragon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Art et archéologie |
Date : | Soutenance en 2001 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Résumé
La dimension religieuse, qui apparait comme un caractère distinctif de la scène orientaliste en Syrie Palestine dans la deuxième moitié du XIXe et au début du XXe siècle était absente de l'école française un siècle plus tôt. Par sa précision topographique et son interprétation religieuse, la peinture orientaliste de Syrie Palestine s'apparente aux œuvres préraphaélites. En fait, le recours à la dimension religieuse, intensément exploitée par une société coloniale britannique, le Palestine exploration fund, entretient la confusion entre ce qui relève de l'art et ce qui relève du discours officiel. Cela apparait notamment dans l'idéalisation de Jérusalem, qui falsifie et occulte le caractère arabe de la cité. L'apparent emprunt aux thèmes quotidiens, qui semble imposer l'œuvre orientaliste comme un portrait ethnographique de l'Orient, est une reformulation de la réalité d'après une projection iconographique occidentale, y compris par le recours à une typologie et une toponymie bibliques. On distingue alors dans les scènes orientalistes des écoles anglaise, française, allemande et américaine, ce qui est purement imaginaire et ce qui est imaginaire recycle dans un cadre colonial. Pourtant, W. H. Hunt, simplement mu par le souci vériste, a réussi à composer à l'apogée de sa création poétique une œuvre qui offre un échantillon de réalité ethnographique.