Syndrome autistique et système sérotoninergique : approche génétique, biochimique et clinique
Auteur / Autrice : | Lise Gutknecht |
Direction : | Michèle Carlier, Sylvie Tordjman |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de la vie et de la santé. Neurogénétique |
Date : | Soutenance en 2001 |
Etablissement(s) : | Orléans |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
L'autisme est un trouble du développement dont l'étiologie demeure inconnue. Il est caractérisé par des altérations de l'interaction sociale et de la communication, et par des comportements stéréotypés. A travers une approche multidisciplinaire, cette recherche vise à étudier les relations existant entre les différents troubles composant le syndrome autistique et des facteurs génétiques ou biochimiques en lien avec le système sérotoninergique. Des dosages de sérotonine sanguine ont été effectués et 3 gènes ont été testés : gènes du transporteur de la sérotonine (HTT), du récepteur -HT2A et de la tryptophane hydroxylase (TpH), dans une population de 79 autistes et leurs familles. Nos résultats confirment la classique augmentation de sérotoninémie chez les autistes et indiquent que cette dernière est corrélée positivement à la sévérité de l'autisme, notamment dans le domaine de la réciprocité socio-émotionnelle. Les 3 gènes testés n'induisent pas, par eux-mêmes, un risque pour l'autisme global mais sont capables de modifier son expression comportementale dans les domaines de la communication et de l'interaction sociale. Le gène de la TpH semble spécifiquement associé à la sévérité de la réciprocité socio-émotionnelle, ce qui suggère qu'il pourrait être le corrélat génétique sous-tendant l'association sévérité-sérotoninémie mise en évidence. Cette spécificité d'association indique que s'il existe une anomalie de l'activité tryptophane hydroxylasique au niveau central, celle-ci serait tissu-spécifique et plutôt située dans le système limbique. Par ailleurs, il semble que le récepteur 5-HT2A puisse moduler l'activité du transporteur plaquettaire de la sérotonine d'une manière gène-dépendante. Nos résultats indiquent qu'une approche dimensionnelle, plutôt que catégorielle permet de contourner le biais de l'hétérogénéité clinique et étiologique de l'autisme et souligne l'importance de déterminer si l'hypersérotoninémie est liée au causes ou au conséquences de l'autisme.