La gestion intégrée de l'eau en France : critique sociologique à partir d'une étude de terrain, bassin Loire-Bretagne
Auteur / Autrice : | Nathalie Lewis |
Direction : | Jean-Paul Deléage |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance en 2001 |
Etablissement(s) : | Orléans |
Résumé
Cette thèse est une analyse sociologique de la gestion de l'eau en France. Elle rend compte de la dynamique de participation locale et citoyenne inhérente au principe de la gestion intégrée. À la lumière de l'expérience française, la thèse démontre la pertinence du champ social dans les études environnementales et l'impact des acteurs dans les processus de décision. L'objectif de la recherche était d'évaluer le critère démocratique d'une gestion intégrée à partir d'une expérience historique perçue, sur le plan international, comme le modèle par excellence de ce type de gestion. La thèse se divise en trois parties. Premièrement, elle met en place les événements et les réflexions qui ont contribué à l'articulation du système français de l'eau et les principes qui ont contribué à faire de ce système un modèle de gestion intégrée. Deuxièmement, à partir de l'evaluation d'une application particulière de ce système - le bassin versant Loire-Bretagne -, elle fait l'examen des acteurs majeurs et de la dynamique sociale qui coordonnent la gestion de l'eau. Troisièmement, elle s'intéresse, sur le plan local, aux usages et aux perceptions pour les acteurs directement concernés par la gestion de l'eau et des zones humides. La thèse démontre que la gestion intégrée de l'eau, malgré ses réussites du point de vue technique, n'a pas atteint, en pratique, ses objectifs de participation citoyenne. Les raisons de cette inadéquation entre la théorie et la pratique peuvent s'exprimer à la fois sur le plan national et sur le plan local. D'une part, la gestion de l'eau, même avec les lois sur l'eau de 1964 et de 1992, est demeurée, sur le fond, un modèle technocratique, et d'autre part, les attentes et les perceptions des usagers de l'eau ne s'inscrivent pas toujours dans un processus de gestion intégrée. En conclusion, nous avançons quelques pistes de réflexion sur les refontes possibles du principe et de la pratique d'une gestion intégrée de l'eau.