Thèse soutenue

Sarreguemines au XIXème siècle : la faïencerie Utzschneider : 1790-1914 : contribution à une histoire des goûts et des styles au XIXème siècle

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Auteur / Autrice : Émile Decker
Direction : François Pupil
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire de l'art
Date : Soutenance en 2001
Etablissement(s) : Nancy 2

Résumé

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La manufacture de Sarreguemines, située au nord de la Lorraine à la frontière avec l'Allemagne, devint au XIXème siècle une des premières faïenceries d'Europe. Sa production s'exerça très tôt dans un contexte industriel. Le travail y était réalisé à l'aide de machines ou avec des procédés qui permettaient une fabrication en série. Plaire au public demeurait un point fort, et toute la création se mettait à l'écoute des caprices de la clientèle. Cette démarche conduisit à la réalisation d'objets dont les qualités esthétiques étaient très contestables. Souvent, la qualité technique de l'exécution compensait la faiblesse de la création. L'entreprise tente de réagir contre la médiocrité et la monotonie de l'édition en grande quantité en multipliant les décors et les formes, élargissant ainsi les propositions de son catalogue. Le grand choix permettait au client d'avoir l'illusion de l'unique. Tout au cours du XIXème siècle le style des objets produits subit les fluctuations du goût. L'histoire constitua une source d'inspiration. Durant l'Empire et la Restauration, les réalisations sont néoclassiques : leurs modèles sont anglais. A l'époque Louis Philippe, sous l'influence du Romantisme, l'éclectisme s'imposa : la majolique italienne de la Renaissance, les faïences françaises des XVII et XVIIIème siècle furent copiées ou interprétées. Les motifs inspirés de l'exotisme devinrent de plus en plus nombreux. Dans un premier temps, la création transposa d'une façon approximative les oeuvres orientales, puis elle assimila avec plus de bonheur l'esprit dans lequel les artistes orientaux travaillaient. La nature constitua très tôt un sujet de prédilection pour les artistes de la faïencerie, selon les périodes les représentations de la plante sont marquées par le Romantisme, le Japonisme ou l'Art nouveau. La faïence répondit aussi à la demande dévorante du public pour l'image : des centaines de séries furent éditées sur des thématiques très variées : histoire de la France, sujets d'actualité, illustrations pitoresques, scènes humoristiques. Durant plus d'un siècle, la production de la manufacture de Sarreguemines refléta à sa manière l'évolution du goût et des styles.