Approche pharmacologique de l'expression des MyHC et de l'adaptation comportementale du rat à différents environnements
Auteur / Autrice : | Jean-Marc Martrette |
Direction : | Alain Westphal |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Pharmacie |
Date : | Soutenance en 2001 |
Etablissement(s) : | Nancy 1 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Thèse en sciences du médicament. Ce mémoire de thèse constitue le travail d'approfondissement d'un programme de recherche sur l'adaptation musculaire et comportementale à différentes contraintes environnementales chez le rat. Les propriétés contractiles du muscle sont abordées par l'expression des différentes isoformes de chaînes lourdes de myosine (MyHC). La technique SOS-PAGE est utilisée pour analyser la proportion relative de MyHC dans deux muscles de la nuque : le Longissimus capitis (L, responsable de l'orientation de la tête), le Reclus capitis dorsalis major (R, responsable de la posture de la tête) ; dans trois muscles manducateurs : le Digastrique Antérieur (AD, abaisseur de la mandibule), le Masséter Superficiel (MS, propulseur de la mandibule), le Temporal Antérieur (AT, élévateur de la mandibule) ; et dans un muscle respiratoire : le Diaphragme (Dia). Les différentes contraintes de l'environnement employées dans ce travail sont soit physique (hypergravité) soit psychologique (apprentissage). En ce qui concerne l'éthopharmacologie, les influences de trois substances médicamenteuses (Clomipramine, Dexaméthasone, Mifépristone) sont testées sur les comportements, manducateur et exploratoire, et sur la structure musculaire lors de différentes contraintes environnementales. L'exposition pré et périnatale à un environnement hypergravitaire provoque chez le rat une hypotrophie musculaire marquée et réduit la concentration en protéines dans l'ensemble des muscles étudiés. L'augmentation des forces gravitationnelles retarde le développement structural du Dia en augmentant la proportion relative de MyHC e au détriment de MyHC 1. Dans les muscles de la nuque, l'hypergravité entraîne une baisse de l'isoforrne de MyHC e au profit de l'isoforme MyHC p. La MyHC 1 n'est augmentée que dans le muscle R. Ces changements peuvent indiquer une accélération du développement structural des muscles de la nuque. Les muscles manducateurs expriment un profil en MyHC diminué en isoforme e au profit de l'isoforme p. L'hypergravité induit des changements qui correspondent à une accélération du développement structural dans les muscles manducateurs. Bien que la structure musculaire s'adapte à l'hypergravité en ayant un développement accéléré ou ralenti de façon type de muscle dépendant, tous les muscles étudiés obtiennent une vitesse de contraction plus rapide. La contrainte psychologique contrôlable (apprentissage) utilisée dans notre étude diminue le comportement exploratoire et affecte le comportement manducateur. Cette contrainte entraîne également des modifications marquées dans l'expression relative des différentes MyHC, sans pour autant affecter le poids ou la concentration en protéines des muscles étudiés. Quatre muscles (MS, AD, L, R) présentent une augmentation de l'isoforme MyHC 2b, seul le muscle AT n'est pas modifié par l'apprentissage. L'administration concomitante de Clomipramine (CMI) empêche les modifications structurales uniquement dans le muscle MS. La CMI semble améliorer les performances des rats lors de la procédure d'apprentissage. L'amélioration des performances à l'apprentissage des rats sous CMI persiste 1 semaine après l'arrêt du traitement. A l'inverse, il n'y a pas d'effet rémanent sur la structure musculaire puisque le muscle MS ne garde pas le même profil en Myl-IC une semaine après l'arrêt du traitement : il devient plus riche en isoforme de Myl-IC 2b comme les autres muscles. Les glucocorticoïdes semblent être impliqués dans les modifications de structure musculaire. Ainsi les rats sous Mifépristone (antagoniste des récepteurs des glucocorticoïdes) présentent une proportion relative en MyHC 2b moindre dans l'ensemble des muscles étudiés par rapport aux rats sous Dexaméthasone (agoniste des récepteurs des glucocorticoïdes).