La tradition des Femmes Illustres aux XVIème et XVIIème siècles
Auteur / Autrice : | Catherine Pascal |
Direction : | Marie-Madeleine Fragonard |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langue et littérature françaises |
Date : | Soutenance en 2001 |
Etablissement(s) : | Montpellier 3 |
Résumé
Issus de la tradition inaugurée par Boccace, le thème des ''Femmes Illustres'' et les recueuils qui en rassemblent les ''biographies'' exemplaires connaissent un succès grandissant au fil du XVIe siècle pour culminer durant les premières années particulièrement brillantes de la régence d'Anne d'Autriche jusqu'à la veille de la Fronde, alors que l'on assiste à une nette augmentation du prestige féminin dans les domaines politique et social. A contre-courant d'une ''doxa'' et d'une littérature traditionnellement misogynes qui, s'appuyant sur un ensemble d'idées, de croyances et de mythes hérités de l'Antiquité et du Moyen-Age, faisaient de la femme un ''animal'' inférieur, méprisable, voire dangereux pour la famille comme pour la société, cette manifestation élitiste, fondée sur une idéologie aristocratique mais qui rencontre une large audience, exalte les vertus exceptionnelles d'un nombre relativement restreint de femmes scrupuleusement choisies, dont les mérites ont été consacrés par l'Histoire ou par la Bible, et qui, à l'heure de la Contre-Réforme mondaine, sont proposées, par les auteurs majoritairement religieux, en exemples ou en modèles de sainteté laïque aux membres féminins d'une noblesse qu'il faut réconcilier avec la piété. Après avoir reconstitué le trajet du discours sur les Illustres au sein du monde qui l'a produit, cette étude, sans perdre de vue leur valeur édifiante, s'attache d'abord à examiner les receuils du ''corpus'' sur les plans sériel et narratif, en analysant en particulier les relations complexes qui se tissent entre le récit et l'image, à inventorier ensuite les différentes formes de l'héroïsme féminin, en resituant le problème dans le débat plus général de la rivalité des types de gloire, opposant une morale ''laïque'' -celle du monde- à une morale religieuse -celle de Dieu-, pour finalement tenter d'évaluer les effets de cette littérature sur le public féminin auquel elle est spécifiquement destinée.