Recherches sur le grand style dans les discours de Cicéron
Auteur / Autrice : | Olivier Cosma |
Direction : | Guy Achard |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Lettres |
Date : | Soutenance en 2001 |
Etablissement(s) : | Lyon 3 |
Mots clés
Résumé
La notion de ''grand style'' (genus graue) s'inscrit dans une longue tradition rhétorique gréco-latine ici esquissée. L'apport de Cicéron lui-même est important et gradué : si le ''De Oratore'' contient déjà de nombreux outils pour l'étude du numerus et des figures, l'Orator les précise en leur donnant une touche plus personnelle pour ce qui est des jugements de goût. Ce dernier traité indique en outre que trois discours : le ''Pro Caecina'', le ''De Imperio Cn. Pompei'', et le ''Pro Rabirio perduellionis reo'' sont des représentants respectifs des style simple, moyen et grand. L'idée de base est de contrôler cette assertion au moyen des figures et du numerus, en estimant - en conformité avec la thèse cicéronienne - que le grand style résultera d'une quantité maximale de figures, et du numerus le plus beau. Ce dernier est jugé à partir des clausules, à partir des considérations développées par Cicéron dans l'Orator. L'étude prend pour base des extraits des deux premiers discours, mettant déjà en évidence l'opposition, au sein d'une même oeuvre, de passages écrits en style plus ou moins ''grand''. La présence, dans l'un et l'autre, de développements importants ne ressortissant pas au genus graue indique, sans qu'il y ait donc nécessité d'une prise en compte de leur texte exhaustif, qu'ils n'appartiennent pas à ce niveau de style. En revanche, la totalité du développement (Réfutation) du ''Pro Rabirio'' est étudiée et fait appaître globalement un niveau de style au moins égal à celui des extraits jugés élégants des deux autres discours. Une clé quantitative est ainsi possible pour la classification stylistique de tout discours. Une brève application est menée sur la quatrième Philippique et sur un extrait de la seconde : elle nous convaincra de l'appartenance de ces discours au grand style, tout en montrant l'insuffisance de cette seule notion pour caratériser le Beau. Il appardiendraà un prochain travail de tenter de définir de nouveaux outils pour appréhender celui-ci.