Thèse soutenue

Accord et désaccord dans le débat radiophonique en français et en coréen

FR
Auteur / Autrice : Jin-Moo Kim
Direction : Catherine Kerbrat-Orecchioni
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du langage
Date : Soutenance en 2001
Etablissement(s) : Lyon 2

Résumé

FR

Ce travail a pour objectif d'examiner les actes d'accord et de désaccord que les interlocuteurs utilisent dans notre corpus constitué de débats radiophoniques français et coréens. Nous les avons approchés du point de vue de l'analyse des conversations et surtout de la théorie de la politesse. Nous avons essayé de rapprocher les débats français et coréens dans lesquels se retrouvent les actes d'accord et de désaccord. Ils ont été observés dans la perspective des modules d'interview et de discussion. Nous avons décrit certains caractères des actes en question et leur configuration dans l'alternance des tours. Nous avons également classé, en corrélation avec les trois notions ''poli'', ''apoli'' et ''impoli'', les trois formes de désaccord : désaccord adouci, désaccord ni adouci ni durci, désaccord durci. L'acte de désaccord est exprimé explicitement dans le corpus français, le plus souvent en début de tour de parole, par des énoncés tels que ''je ne suis pas d'accord avec vous'', ''non ce n'est pas vrai'' ou ''c'est faux'', qui comportent la formule performative du manque d'accord. En revanche, le désaccord explicite est systématiquement absent du corpus coréen où il est remplacé par l'expression d'un désaccord masqué ; le désaccord est alors représenté par le contenu d'un énoncé sous forme d'ajout, visant l'argument opposé à la proposition du locuteur précédent, et par une formule détournée utilisant certains termes tels dalûn sêngkak (''pensée différente''), munjeka issda (''il y a un problème''), bowanhêsô (''en supplément''), et ihêhaki ôlyôpula (''être difficile de comprendre''). Même dans un contexte de débat, les participants coréens évitent d'utiliser le désaccord explicite à cause de la contrainte sociale, selon laquelle celui-ci est considéré comme menaçant. De ce fait, nous avons laissé ouverte la question de la préférence pour l'acte de désaccord, et de l'éthos communicatif.