Rapprochement des richesses par tête : Convergence ou rattrapage ?
Auteur / Autrice : | Catherine Mounet |
Direction : | Philippe Darreau |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences économiques |
Date : | Soutenance en 2001 |
Etablissement(s) : | Limoges |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de l'Homme et de la Société - SHS (Limoges) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire d'Analyse et de Prospective Economiques |
Résumé
Au cours du 20ème siècle, la richesse par tête des pays pauvres ne s'est pas rapprochée, sauf exception, de celle des pays riches. Au contraire, le phénomène de croissance rapide des pays riches et de croissance lente des pays pauvres semble inexorablement faire diverger les richesses par tête. Cette thèse étudie l’influence de deux mécanismes particuliers sur la croissance : la convergence liée à l’accumulation de capital physique et le rattrapage lié aux écarts de technologies. Les phénomènes de convergence et de rattrapage n’ont, en effet, jamais été clairement distingués et sont souvent employés comme synonymes pour étudier le rapprochement des pays. L’objectif est de construire une théorie permettant de dissocier clairement la convergence et le rattrapage dans le rapprochement des PIB par tête. Pour cela, nous analysons tout d’abord le concept de convergence afin de montrer les limites posées par les tests de convergence. En particulier, nous concluons sur la nécessité de tenir compte de la technologie dans l’analyse du rapprochement. Mais le fait que les niveaux de technologie soient différents implique en toute logique que les processus d’accumulation sont également différents d’un pays à l’autre. On ne peut pas d’un côté prendre en compte l’hétérogénéité des niveaux de technologie et, de l’autre côté, supposer que les rythmes de croissance de la technologie sont identiques. Il faut donc revoir la spécification théorique de la fonction d’accumulation. Un modèle de croissance exogène est alors construit, modèle dans lequel sont introduits simultanément accumulation de capital et écarts de technologie. Ce modèle fait apparaître en particulier deux résultats approfondissant l’analyse de la croissance. Nous mettons en évidence l’existence de différentes situations d’état stationnaire. Ainsi, le pays de référence à partir duquel se diffuse la technologie peut être dépassé et perdre son leadership en termes de productivité du travail. De plus, nous obtenons une équation de rapprochement qui distingue clairement les effets de la convergence et ceux du rattrapage et met ainsi en évidence la nécessité de séparer empiriquement ces deux phénomènes. Après avoir construit un indicateur pour mesurer le niveau de technologie des pays, une estimation de l’équation de rapprochement est réalisée sur deux échantillons : les pays de l’OCDE et un échantillon plus large de 37 pays de niveau de développement très différent. Seule la convergence conditionnelle explique la croissance des pays les moins avancés, le rattrapage n’existe pas. Pour les pays en développement et les pays de l’OCDE, le rattrapage existe. Nous concluons donc à l’existence d’un seuil de développement, seuil en dessous duquel tout rattrapage technologique est impossible.