Le chamanisme contemporain des Nahua de San Miguel Tzinacapan, Sierra Norte de Puebla, Mexique
Auteur / Autrice : | Michel Duquesnoy |
Direction : | Daniel Dubuisson |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Ethnologie |
Date : | Soutenance en 2001 |
Etablissement(s) : | Lille 3 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
San Miguel Tzinacapan, communauté de quelques 4000 habitants, se distingue par sa très forte majorité indigène, par son attachement à ses coutumes et par son dynamisme peu commun. Appartenant à l'ethnie nahua, la plus représentative numériquement parmi la soixantaine de groupes autochtones qui peuplent le Mexique, les Maseualmej (c'est à dire les ''paysans'') de ce village -ainsi se désignent eux-mêmes les Nahua de la Sierra Norte orientale-, se réfèrent à une vision du monde et de l'homme peu commune. Les pratiques et la médiation chamaniques de ses curanderos (tapajtiani) plongent dans ce trésor extraordinaire qu'ils contribuent à renouveler constamment, sans pour autant trahir la quintessence de l'idéologie nahua. Peuple de la terre, les Maseualmej tournent sans cesse leur regard vers leur inframonde - le Talokan - source ambivalente de dons et d'infortune. Aux yeux de ces hommes et de ces femmes, un nombre indéterminable d'extra-humains traversent l'univers auquel ils impriment inévitablement le poids de leur présence. Le chamane nahua, par le rêve, parvient à déjouer leurs manigances, à moins qu'il ne les utilise à des fins répressives. Toutefois, la médiation chamanique, à San Miguel, se caractérise par la discrétion de ses spécialistes, laquelle ne cache pourtant jamais l'importance de l'institution chamanique en tant qu'entreprise sociale, thérapeutique et morale