Contribution à l'étude du risque volcanique sur les grands volcans boucliers basaltiques : le Karthala et le Piton de la Fournaise
Auteur / Autrice : | Hamidou Nassor |
Direction : | Jean Coudray, Patrick Bachèlery |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Volcanologie. Risque volcanique |
Date : | Soutenance en 2001 |
Etablissement(s) : | La Réunion |
Mots clés
Résumé
Le Karthala et le Piton de la Fournaise sont deux volcans boucliers basaltiques situés dans l'Océan Indien occidental et recevant plus de 5 m d'eau par an. Ils connurent des éruptions explosives pendant leur histoire, la plus récente est l'éruption phréatique de 1991, au Karthala. Les produits pyroclastiques issus des éruptions phréatiques et phréatomagmatiques ou paroxysmales phréatomagmatiques, ont été observés et étudiés à la loupe binoculaire, au microscope, à la microsonde, au microscope électronique à balayage et par les analyses géochimiques. Les observations des affleurements et la collecte de bois carbonisés, indiquent la présence de plusieurs éruptions explosives et leur chronologie relative. Celles-ci résultent d'interactions eau/magma. Ils développent des panaches de cendres associés avec des projections de gros blocs et un dégagement de soufre. Ils déposent des bombes en choufleur, des lapilli, des lapilli accrétionnés, des cendres par retombées aériennes. Des dépôts de déferlantes et d'écoulements cendreux, dominants dans les éruptions paroxysmiques, sont aussi observés. L'étude de ces produits et les observations des éruptions récentes, montrent clairement que les éruptions purement phréatiques, au Karthala et au Piton de la Fournaise, résultent soit d'une éruption latérale qui vidange la zone de stockage magmatique, ou bien, lorsque une nappe phréatique est réchauffée par un corps magmatique ou une circulation de fluides chauds. Les éruptions phréatomagmatiques de faible ampleur résultent de l'interaction entre l'eau de surface et le magma. Les éruptions paroxysmales phréatomagmatiques se produisent lorsque des paquets de magma ascendants rencontrent l'eau souterraine, ou bien, à la suite d'une éruption magmatique, favorisant, par effondrement d'unité caldeirique ou infiltration d'eau souterraine dans le conduit, des phases phréatiques. La composition chimique des particules montre que le magma provient directement de niveaux profonds. Ces événements sont souvent, précédés et accompagnés de forte sismicité ressentie par la population proche des évents. L'étude de l'impact de ces éruptions explosives et la cartographie des coulées de lave ont permis la réalisation de cartes de risques et d'aléas volcaniques en Grande Comore. Plusieurs aspects sur l'évaluation du risque ont été discutés et des mesures d'atténuation du risque sont proposées.