La narration visuelle d'une nation : nationalisme et peinture en Turquie à l'époque républicaine
Auteur / Autrice : | Cemren Altan |
Direction : | François Georgeon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Asie mineure et intérieure. Études turques |
Date : | Soutenance en 2001 |
Etablissement(s) : | Paris, INALCO |
Mots clés
Résumé
La question qui est à l'origine de notre recherche est elle des liens entre la redéfinition de la nation turque au sein du système républicain fondé en 1923 et les développements contemporains des arts plastiques, au premier rang desquels se situe la peinture. Celle-ci nous est en effet apparue comme un vecteur d'investigation particulièrement efficace pour, d'une part, étudier les fondements idéologiques de la politique culturelle mise en place par l'Etat turc concernant les arts plastiques, et pour, d'autre part, interroger l'évolution du rapport à l'identité turque, à la turcicité, dans les œuvres d'un certain nombre d'artistes turcs. L'intention qui nous a guidée a donc été de parvenir à une redéfinition de la situation actuelle de l'art contemporain en Turquie, à partir de ses antécédents historiques. Nous avons étudié cette question sous l'angle des motifs nationaux dans la penture turque de 1923 à 1997, c'est-à-dire de l'Époque républicaine jusqu'à la période contemporaine. La période 1923-1927 en Turquie a déjà été maintes fois étudiée, tant du point de vue socio-économique que du point de vue politique. Nous nous sommes appuyés sur ces travaux pour reformuler la question du nationalisme à partir de l'esthétique. Des transformations esthétiques sont-elles survenues lors de l'avènement de la République de Turquie ? Si tel est le cas, de quel ordre sont-elles ? Quel rôle ont joué les nouvelles générations de peintres, ouvertes à l'art européen. A partir de la fin du XIXe siècle et plus particulièrement à partir de 1923 ? Dans quelle mesure et dans quels buts ces artistes ont-ils été soutenus par l'État ? Quelle a été la place de la peinture dans la reconstruction de l'histoire turque vue à travers le prisme de la nouvelle nation républicaine ? Enfin, quelles ont été les contradictions internes d'une telle position, et comment les différents courants de la génération actuelle des artistes turcs ont-ils, depuis une vingtaine d'années, assumé ou rejeté cet héritage du discours nationaliste véhiculé par la peinture ? Telles sont les questions qui ont structuré l'ensemble de notre travail, et que nous avons choisi de regrouper sous l'idée générale de narration visuelle d'une nation.