De la neutralisation cornéenne aux verres de contact : Etude historique des principes et des applications des systèmes de contact oculaire dans le contexte des connaissances du XVIe siècle à la première moitié du XXe
Auteur / Autrice : | Robert Fernand Heitz |
Direction : | Danielle Gourevitch |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire des sciences et techniques |
Date : | Soutenance en 2001 |
Etablissement(s) : | Paris, EPHE |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Le principe des verres de contact repose sur la neutralisation optique de la cornée par un liquide et la substitution au dioptre oculaire ainsi éliminé d'une nouvelle surface optique placée au contact de l'œil. Certains passages de Léonard de Vinci (1505), de René Descartes (1637), de Christian Huygens (1653) et de Philippe De La Hire (1685) décrivent et illustrent des expériences faussement interprétées comme réalisant une neutralisation du dioptre oculaire. L'expérience de Jean Méry (1704) d'immersion oculaire interprétée par Philippe De La Hire (1709) et les travaux de François-Pourfour Du Petit (1728) à l'Académie royale des sciences, témoignent d'une compréhension du phénomène de la neutralisation que complètent les présentations de Thomas Young (1800) et de John William Herschel (1827). L'orthoscope de Joseph Czermak (1851) et ses modifications pour l'usage clinique se basent sur ces principes et préfigurent l'hydrodiascope de Lohnstein (1896) et ceux améliorés par August Siegrist. Après la découverte de l'anesthésie locale oculaire par Carl Koller (1884), les médecins Adolf Eugen Fick à Berne, Eugène Kalt à Paris et August Muller à Kiel inventent en 1888 les premiers verres de contact dont la fonctionnalité sera améliorée par Henri Dor (1892) et David Sulzer (1892, 1895). Au début du XXe siècle, les ocularistes Muller de Wiesbaden, ont fourni des coques soufflées pour la correction des kératocônes à quelques médecins, dont Rudolf Helmbold de Danzig, August Siegrist de Berne et Georges Weill de Strasbourg. La fabrication industrielle des verres de contact taillés par Zeiss, fut mise en place progressivement après la première guerre mondiale, d'abord, en 1920, avec un choix limité de coques pour la correction du kératocône, puis en 1930 sur l'initiative de Leopold Heine, avec un choix plus étendu pour la correction de toutes les amétropies.