Parenté, pouvoir, histoire chez les Asante du Ghana : XVII-XXè siècles
Auteur / Autrice : | Gérard Pescheux |
Direction : | Jean Copans |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Anthropologie sociale |
Date : | Soutenance en 2001 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette étude est centrée sur les relations entre la parenté, le pouvoir et l'histoire chez les Asante du Ghana entre XVIIe et XXe siècles. Les Asante émergent peu à peu comme un groupe distinct qui formera le royaume du même nom, mais des précédents ont fourni un modèle et exercé des influences sur la création de ce royaume. Au sein des Asante, les Oyoko allaient rapidement devenir dominants. Leur itinéraire géographique et politique est l'histoire de l'établissement de cette domination. Les interrogations se portent alors sur les conditions de l'émergence du royaume asante et sur la question de l'origine de l'Etat. Une analyse de la notion de personne chez les Asante et des modèles de parenté élaborés par Rattray et Meyer Fortes introduit une étude de chaque matriclan où sont abordés les ancêtres fondatrices, les mythes d'origine et récits de fondation, et les itinéraires de chacun d'entre eux. Une large place est consacrée au facteur patrilinéaire, la notion de ntoro qui relève de la parenté sans pour autant être réductible à celle-ci. Deux ''traditions scientifiques'' contradictoires proposent une théorie de l'origine des matriclans qui posent une série de questions sur la nature et le traitement des données ethnographiques mobilisées. De l'ancêtre fondatrice du lignage royal des Oyoko de Kumase à l'avènement de l'Asantehene Osei Tutu, c'est la constitution et la segmentarisation du lignage royal qui s'opèrent. Comme tout autre dynastie, l'histoire des Oyoko de Kumase est faite de respect du statu quo et de pérennisation d'intérêts particuliers, de crises et de conspirations. L'étude de cette histoire est la mise en perspective diachronique des poids relatifs de la matrilinéarité et du facteur patrilinéaire, de leur utilisation et manipulation, et de la dynamique des relations interpersonnelles à l'intérieur du lignage royal. Seule la complémentarité des questionnaires de l'histoire et de l'anthropologie permet de rendre compte de cette histoire en intégrant dans l'analyse les shèmes culturels propres à cette société.