Maladie et infortune dans l'Auvergne d'aujourd'hui : médecins, guérisseurs et malades : d'un village montagnard à l'hôpital
Auteur / Autrice : | Clémentine Raineau |
Direction : | Marc Augé |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Anthropologie sociale et culturelle |
Date : | Soutenance en 2001 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Ce mémoire s'attache à la gestion des soins de la santé dans les Combrailles auvergnates. Une installation familiale de plus de trois ans sur le terrain permit une observation réellement participante et un accès privilégié à la vie locale. Ainsi les réseaux de rumeur et de services informent véritablement les itinéraires thérapeutiques, fondés sur les habitudes familiales et la gestion des ressources locales, ou l'art du bricolage. Une disjonction apparaît, dans ces itinéraires, entre la nomination du mal, généralement sous la forme du diagnostic médical, et la thérapeutique, où interviennent les thérapeutes illicites, à l'initiative du malade et de ses proches, ou du médecin. Ainsi les ''guérisseurs'' seront consultés relativement à leurs compétences dans le soin des verrues, du zona, des foulures et luxations articulaires ou brûlures. Lors d'affections graves, de rares thérapeutes illégaux renommmés, intervenant comme ''généralistes'', seront consultés en dernier recours. Dans ce cadre, le recueil d'itinéraires thérapeutiques auprès des femmes, et la rencontre des thérapeutes évoqués, rendent compte de l'association des recours thérapeutiques, à la recherche d'une efficacité thérapeutique concrète, se manifestant au premier chef par la disparition de la douleur. Cette considération conduit à une interrogation du concept d'''efficacité symbolique'' mis en place en 1949 par. Claude Lévi-Strauss. C'est autour d'une volonté d'éradication de la douleur que se rejoignent et collaborent parfois médecins et ''guérisseurs'', par des renvois de patients, dans le cadre de certaines affections. Cette rencontre a également lieu dans certains services hospitaliers, où magnétiseurs et ''charmeurs (leveurs) de feu'', appartenant souvent au personnel soignant, interviennent au lit des brûlés. Enfin, il semble qu'un antagonisme s'affirme aujourd'hui, non plus entre le guérisseur et le médecin, mais opposant le thérapeute illégal au laboratoire pharmaceutique.