Dominance sociale et préjugés : la régulation sociale des cognitions intergroupes
Auteur / Autrice : | Michaël Dambrun |
Direction : | Serge Guimond |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie sociale expérimentale |
Date : | Soutenance en 2001 |
Etablissement(s) : | Clermont-Ferrand 2 |
Résumé
Cette thèse défend l'idée que la position occupée par les individus dans une structure hiérarchique participe à la régulation des cognitions intergroupes et que son influence est médiatisée par l'orientation de dominance sociale (ou SDO). Cette orientation a été proposée récemment dans le cadre de la théorie de la dominance sociale (Sidanus et Pratto, 1999) comme une variable centrale dans l'explication des préjugés. Elle se définit comme le degré avec lequel les individus désirent et supportent les inégaltés sociales et les rapports de domination entre les groupes sociaux. Après avoir examiné cette théorie de façon critique et validé sur le plan empirique une version française de l'échelle d'orientation de dominance sociale, les chapitres 3 et 4 présentent 5 études qui confirment l'hypothèse selon laquelle la SDO médiatise l'effet d'une position sociale dominante sur les préjugés envers les groupes stigmatisés. Aucune autre recherche à ce jour n'offre un appui aussi clair à l'idée que la dominance sociale joue un rôle causal en matière de préjugés et de cognition intergroupes. Le chapitre 5 présente deux études remettant en cause l'hypothèse d'invariance proposée par Sidanius et Pratto (1999). Selon cette hypothèse, la différence de SDO entre les hommes et les femmes aurait un fondement socio-biologique et se maintiendrait peu importe le contexte social, économique ou culturel. Or, les études 7 et 8 démontrent que les différences de genre sur la SDO varient de façon systématique en fonction du degré d'identification au groupe de genre. Les implications de ces résultats pour la théorie de la dominance sociale, et plus généralement, pour la compréhension des dynamiques qui régulent les cognitions et les conflits intergroupes sont étudiées