Thèse soutenue

Beauté et création poétique chez René Char : essai d'une lecture de l'imaginaire de la beauté

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Auteur / Autrice : Gye-Hyun Chang
Direction : Jean Burgos
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Lettres. Poétique et littératures
Date : Soutenance en 2001
Etablissement(s) : Chambéry

Résumé

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La nouvelle réalité, cette réalité jamais dite encore, jamais réalisée, que se donne comme visée la création contemporaine, René Char la nomme Beauté. Mais cette Beauté est aussi une nouvelle façon de vivre qué́labore peu à peu et ne cesse de poursuivre la poétique à l'oeuvre. Réalité inexprimable, elle se révèle à travers l'image, ou plus exactement à travers la répétition de l'image et ses variations. L'émergence de la forme ou de la structure obtenue par la répétition plutôt que par le contenu de l'image, et la révélation de la motivation de cette forme ou de cette structure sont donc au centre de cette étude. La mort, le feu, l'ombre, sont les trois motivations principales de la création charienne, motivations qui engendrent trois forces vitales, mouvements fondamentaux de toutes les images, c'est à dire trois grands schèmes : l'accroissement, le rétrécissement, l'intériorisation, qui convergent vers la réalité finale qu'est la beauté. La Beauté définie par le poète comme ''machurée'' signifie la réalisation de l'ombre (non comme néant, mais comme nouveau mystère) lequel, à son tour, dit l'élargissement de l'absurde qui nous habite. La Beauté entendue comme élargissement mystérieux du plus profond de nous, manifeste l'espace absolu, l'espace éternisé dans l'imaginaire qui appelle un temps figé, et donc éternisé. Une telle Beauté provoque une véritable alchimie, transformation du temps qui dégrade en temps qui enrichit, d'un temps négatif en un temps positif. Elle relève, par le geste héroi͏̈que du poète qui est révolté contre le temps des horloges, du premier régime de cette poétique. Enfin, une telle Beauté appelant une ascèse qui transcende la mort se voit reliée au temps du mythe, à l'instant de transformation du temporel en intemporel, qui était réalisée traditionnellement dans l'Antiquité, mais a été oubliée le plus souvent dans la civilisation contemporaine.