Dynamique spatio-temporelle de la bioluminescence marine en mer d'Alboran et sur le plateau continental atlantique français
Auteur / Autrice : | Anne-Sophie Cussatlegras |
Direction : | Patrick Geistdoerfer |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Océanographie biologique |
Date : | Soutenance en 2001 |
Etablissement(s) : | Brest |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
L'objectif de cette thèse était d'étudier les variations spatio-temporelles de la bioluminescence du plancton afin de pouvoir estimer les risques d'indiscrétion potentiels que représente pour la marine ce phénomène, responsable des sillages lumineux derrière les navires ou les sous-marins. Ce travail rassemble l'ensemble des connaissances sur les espèces bioluminescentes du plancton marin et définit les caractéristiques physiques de l'émission lumineuse. Suite à cette étude, un instrument a été conçu pour mesurer in situ les émissions lumineuses des organismes du plancton jusqu'à 3000 m de profondeur. Ce bathyphotomètre, couplé à une sonde CTD ('' Conductivity-Temperature-Depth ''), permet d'obtenir des profils verticaux de bioluminescence, simultanément à la température, la salinité et la fluorescence. Les mesures effectuées en mer d'Alboran montrent un accroissement de la bioluminescence au niveau du front géostrophique d'Almeria - Oran. En mer d'Iroise, la distribution spatiale et saisonnière de la bioluminescence reflète les différences de peuplements entre les différentes masses d'eau de part et d'autre des zones frontales, la zone homogène et la frange littorale étant généralement plus lumineuses. L'évolution saisonnière de la bioluminescence en zone côtière atlantique française est similaire aux variations d'abondance des dinoflagellés, indiquant l'importance majoritaire de ces organismes dans les émissions lumineuses enregistrées par l'appareil. La relation entre les concentrations en chlorophylle et la bioluminescence n'est pas systématique et traduit les changements de composition des populations planctoniques. En effet, certaines espèces chlorophylliennes comme les diatomées ne sont pas bioluminescentes et à l'inverse, certains dinoflagellés bioluminescents ne possèdent pas de chlorophylle. La corrélation significative de nuit entre les abondances de dinoflagelles et la bioluminescence, ainsi qu'une périodicité très marquée de l'émission lumineuse, en relation avec les heures de lever et coucher de soleil, traduit l'inhibition de la bioluminescence des dinoflagellés pendant le jour. La bioluminescence apparaît comme un outil d'étude prometteur de la dynamique du plancton. Des améliorations possibles de l'appareil de mesure et des perspectives de modélisation sont proposées à l'issue de ce travail.