Thèse soutenue

Construction d'un ordre politique, culture politique et changement social en Afrique noire : le cas du Burkina Faso

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Auteur / Autrice : Emmanuelle Meunier
Direction : René Otayek
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences politiques
Date : Soutenance en 2001
Etablissement(s) : Bordeaux 4
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'étude d'Afrique noire (Pessac, Gironde1958-2010)
autre partenaire : Institut d'études politiques de Bordeaux (Pessac, Gironde)
Jury : Président / Présidente : Filiga Michel Sawadogo
Examinateurs / Examinatrices : Christian Coulon, Michel Camau, Filiga Michel Sawadogo, René Otayek, Daniel-Louis Seiler
Rapporteurs / Rapporteuses : Christian Coulon, Michel Camau

Mots clés

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Résumé

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Crises des autoritarismes, démocratisations avortées, conflits ethniques ou contestations religieuses, le processus de recherche hégémonique entendue comme la construction d'une domination légitime, paraît chaotique en Afrique. Des deux mouvements conjoints qu'il implique, l'étatisation et la légitimation, le premier, la construction de l'Etat en tant qu'appareil de domination et l'institutionnalisation du pouvoir qui en découle peut comporter une certaine dose de violence s'il vise à forcer le changement social, même s'il se décline sur le mode démocratique, nouveau symbole de modernité politique. A l'inverse le second processus de légitimation de la domination est étroitement relié aux cultures politiques des sociétés qui adaptent les institutions et/ou leurs logiques de fonctionnement à leurs propres représentations. Construction d'un ordre politique, culture politique et changement social sont donc intimement liés, et à cet égard le Burkina semble avoir trouvé des modes de gestion de la domination et de la diversité sociale relativement efficaces : doté d'une société civile consistante et d'une stabilité ethnique indéniable, le Burkina a représenté tantôt une"exception démocratique", tantôt une référence en matière d'autérité économique, tantôt un modèle de paix sociale. Ce travail examine le processus de recherche hégémonique depuis la Révolution de 1983, sequence historique qui a débouché, à l'issue d'une transition maîtrisée au début des années 90, sur une problématique démocratique et la consolodation relative d'un nouvel ordre fortement néopatrimonial. La première partie présente une analyse de la Révolution en termes de rupture et de construction de l'État. La seconde partie se focalise sur les limites de la stratégie révolutionnaire, dont la logique "totalisante" a provoqué des résistances, organisées ou symboliques, de la part d'acteurs sociaux constitués par le biais de multiples modes populaires d'action politique. La troisième partie s'intéresse au régime qui a succédé à la Révolution en 1987, et propose une relecture de cet ordre dans ses implications sociopolitiques et culturelle. Sana prétendre apporter une vision exhaustive de la réalité politique burkinabè, cette thèse permet de revenir sur certaines évidences à propos du politique en Afrique, et d'éprouver l'utilité incontestable des grands concepts de la science politique pour le terrain africain.