Thèse soutenue

Etude de la relation entre utilisation de benzodiazépines et risque de démence

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Auteur / Autrice : Rajaa Lagnaoui
Direction : Bernard Bégaud
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences biologiques et médicales. Epidemiologie et Intervention en Santé publique
Date : Soutenance en 2001
Etablissement(s) : Bordeaux 2

Résumé

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Contexte : Les benzodiazépines sont responsables d'une morbidité importante et plus rarement d'une mortalité chez les personnes âgées. Ces médicaments sont connus pour altérer les fonctions cognitives et sont souvent suspectés de pouvoir induire ou aggraver une démence chez le sujet âgé. Objectif : Estimer la signification, le sens et la force de l'association entre utilisation de benzodiazépines et survenue d'une démence chez le sujet âgé. Participants : Trois analyses ont été réalisées à partir des données de trois cohortes sur le vieillissement : (1) étude Paquid (Sud-Ouest de la France), (2) étude Paco (France) et (3) étude sur la santé et le vieillissement au Canada (CSHA). Types d'études : (1) Deux analyses de type cas-témoins réalisées à partir des données longitudinales des cohortes Paquid et CSHA. Les cas incidents de démence son comparés, vis -à-vis de leur utilisation de benzodiazépines (toute utilisation, utilisation actuelle ou une utilisation ancienne), à des sujets de cette même cohorte, non déments à la date du diagnostic des cas (témoins). (2) Analyse transversale décrivant l'utilisation des benzodiazépines et les facteurs liés à cette utilisation chez 5000 malades atteints de la maladie d'Alzheimer (Paco). Pour les données franç̀aises, et en tenant compte de facteurs de confusion connus (âge, sexe, niveau d'étude, vivant seul, consommation de vin, antécédents psychiatriques et symptomatologie dépressive), toute utilisation de benzodiazépines dans les 8 précédentes années est associée à une augmentation significative du risque de démence (OR = 1. 7 [1. 2-2. 4]. Cette augmentation de risque est plus importante chez les anciens utilisateurs (OR =2. 3 [1. 2-4. 5] mais non significative chez les utilisateurs actuels de benzodiazépines. Malgré un manque de significativité statistique dû à un effectif de cas plus faible, les résultats de la première analyse de la cohorte canadienne prenant en compte d'autres facteurs (prise d'anti-inflammatoires non stéroidiens ou d'estrogènes) vont dans le même sens que ceux de l'étude menée en France. Conclusion : Ces résultats suggèrent que l'utilisation des benzodiazépines est associée à une augmentation du risque de démence chez le sujet âgé. Si ce facteur est confirmé par d'autres études pharmaco-épidémiologiques ou des essais cliniques randomisés, les retombées seraient particulièrement importantes en raison du (1) nombre de plus en plus élevé de sujets âgés mis sous traitement par benzodiazépines, notamment à l'occasion d'une admission en institution, du (2) vieillissement de la population dans les pays développés et (3) du caractère modifiable de cet éventuel facteur de risque.