La responsabilisation esthétique : phénomènes et mécanismes de réponse dans l'oeuvre d'Ian McEwan
Auteur / Autrice : | David Le Barzic |
Direction : | Jeanne Devoize |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études anglophones |
Date : | Soutenance en 2001 |
Etablissement(s) : | Angers |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La chaîne fictionnelle d'Ian McEwan est tramée de part et d'autre par l'auteur, par les critiques et les lecteurs qui, en l'accommodant et en la raccommodant selon les techniques interprétatives plus ou moins appropriées et maîtrisées, ne cessent de multiplier les fils directeurs de son tissu de réponses. Les critiques principalement mimétique, psychanalytique et féministe, sont à la fois sollicitées et déjouées ; les concepts de lecteurs (attentif ou implicite), pris en charge par les personnages ewaniens, deviennent caducs. La parodie de l'auto-analyse est un miroir tendu à la partialité de toutes les conclusions herméneutiques, à l'ignorance comme butin de toute quête effrénée du savoir. En déplaçant ludiquement les frontières spatiales et temporelles qui polarisent texte et hors-texte, écriture et lecture, en thématisant le doute et en piégeant les automatismes identificatoires du lecteur réel, l'oeuvre ewanienne pousse à renoncer à l'arsenal analytique, à interroger le bien-fondé des édifices identitaires (lectant, lisant, lu de Vincent Jouve), à explorer des zones liminaires de soi, à flotter temporairement dans l'entre-deux confessionnel des éthiques de lecture. L'observation de ces phénomènes dialogiques force le co-lecteur (auteur, critique et lecteur) à admettre sa part de responsabilité dans la formulation de la réponse esthétique, en rendant et en tenant compte des quatre grandes impulsions qui la sous-tendent : textuelles, épitextuelles, personnelles et temporelles