Thèse soutenue

Temps, affect, sensation : de Cézanne à Matisse

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Viviane Rosé
Direction : Raymonde Carasco
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance en 2000
Etablissement(s) : Toulouse 2

Résumé

FR  |  
EN

L'attention portée aux dits, écrits et oeuvres de Monet, Cézanne, Van Gogh, Matisse montre que lorsque le sensible devient le problème même de la peinture, apparaissent conjointement une poiétique des sensations et une composition spécifique modifiant la compréhension du sentir et celle du re-sentir artistique. Il faut donc fonder théoriquement mais aussi affiner au contact de chaque oeuvre la thèse selon laquelle l'organisation de l'affectivité s'ancre dans le chiasme de la temporalité et de la corporéité et produit une contexture. Une explication préalable de l'affectivité comme dimension de l'existence analyse ses modalités (sensation, sentiment, motif, humeur, directions de sens, tonalité affective générale) et dégage l'idée d'un champ affectif dynamique. Dès lors est élucidé comment l'art en tant qu'il dévoile et fait fonctionner l'organisation de l'affectivité en réalise la transformation par création de sensations, affects, percepts, trans-sensibilité au sein d'une contexture comme agencement toujours en acte des éléments-événements (temporalisation, spatialisation, coloration, lumination, formation de formes, de trajets de lignes, de vrillements et matérialités de touches, de signes expulsant des choses). Des monographies distinctes mettent en valeur la chromogenèse, l'instantanéité et l'extension de l'univers chez Monet, le passage du chaos à l'organisation des sensations colorantes menant à la logique du pli de l'expulsion de la lumination chez Cézanne, l'intensité et l'extase chez Van Gogh, la sur-face chez Matisse. A chaque fois la double compréhension de la logique ou culture des sensations comme fondement et de la temporalité de l'organisation de la contexture avec ses schèmes spécifiques nécessite une approche et un vocabulaire appropriés car l'art en inventant la corporéité transforme l'ensemble de notre façon d'exister dans le monde.