Les transformations de la notabilité : l'industrie fai͏̈encière à Sarreguemines de 1836 à nos jours
Auteur / Autrice : | Philippe Hamman |
Direction : | Brigitte Gaïti |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance en 2000 |
Etablissement(s) : | Université Robert Schuman (Strasbourg) (1971-2008) |
Résumé
Depuis le milieu du XIXe siècle, le paternalisme sarregueminois révèle au-delà de l'unique rationalité économique un véritable travail politique d'enclosure. La production patronale d'un temps et d'un lieu spécifiques et homogènes retient l'attention. Ce mode d'organisation sociale si singulier est toutefois largement scande par le développement des élections, de la citoyenneté, des syndicats, des partis politiques, etc. Ainsi, l'activité de ces patrons - notables recouvre un métier politique original qui se déploie sur tous les fronts, et pas seulement l'élection. Les handicaps se cumulent dans la configuration France - Allemagne, tout spécialement après l'annexion de 1871. Les dirigeants de la fabrique, qui ont largement bénéficie du soutien de Napoléon III, sont brutalement confrontés à un décalage complet de leurs propriétés. Ils parviennent à conserver la maîtrise de la fai͏̈encerie en soudant l'ensemble des personnels dans une mobilisation patriotique anti-allemande. Les luttes politiques s'intensifient autour d'un clivage national et avec l'irruption des partis politiques allemands. Aussi, la clôture patronale initialement indivise se différencie entre les sphères économique, politique, sociale. . . Faute de pouvoir tout contrôler dans l'espace local, les directeurs ne parviennent plus a maintenir l'enclosure au XXe siècle. Toutefois, ce n'est qu'en 1978 que le système patronal s'effondre. Ce caractère tardif révèle la puissance des pratiques identitaires suscitées par les directeurs de la fabrique, et la récente réappropriation de la mémoire de l'univers fai͏̈encier dans les politiques publiques municipales peut également s'expliquer de la sorte.