Thèse soutenue

Les liens entre la guerre et l'économie dans les grandes monarchies hellénistiques au IIIe siècle avant J. -C. : l'exemple des Ptolémées, 323-180

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Auteur / Autrice : Philippe Rodriguez
Direction : Gilbert Argoud
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire ancienne
Date : Soutenance en 2000
Etablissement(s) : Saint-Etienne

Mots clés

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Résumé

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La guerre compte parmi les dépenses les plus lourdes pour les royaumes hellénistiques au IIIe siècle avant J. -C. Les armées mises sur pied du fait de la compétition entre monarques restent très nombreuses, tout au long de la période 323-180, ce qui posent des problèmes de ravitaillement, d'équipement des soldats et d'approvisionnement en éléphants ou en chevaux. Les flottes rassemblent les plus gros tonnages de l'histoire antique et Ptolémée II fut sans doute le roi à posséder la plus grande des flottes antiques hormis celles de l'empire romain. Cette concentration de moyens fut possible grâce au mercenariat généralisé dès l'époque des Diadoques, et au système de la clérouquie instauré en Egypte. La solde et les dépenses de guerre furent une préoccupation constante pour les monarques hellénistiques. Les Ptolémées choisirent une politique monétaire particulière et unique à leur époque. L'exclusivisme monétaire leur permit de créer un espace coupé du reste de la Méditerranée et donc d'avoir une réelle influence sur la masse monétaire. La richesse des Ptolémées était proverbiale et, jusque sous Ptolémée V, le monnayage fut de bonne qualité. Sous Ptolémée Ier puis sous son fils, le rythme de frappe fut élevé : un stock important de monnaies fut ainsi constitué. Sous leurs successeurs, il apparait que l'augmentation des frappes fut liée aux guerres, aussi bien en 218/7 qu'en 203-200. Ce lien entre frappes importantes et guerre n'est pourtant pas systématique : parfois le rythme augmente alors que Ptolémée ne mène aucune opérations militaires (année 284/3) ; et, a contrario, des guerres ne s'accompagnent d'aucune augmentation de la frappe (deuxième guerre de Syrie). Par contre, l'instauration de l'exclusivisme monétaire correspond à des considérations stratégiques mises en évidence à la suite de revers militaires. La réforme de 217 ne serait pas la conséquence d'une crise financière, mais une réponse rapide, et finalement définitive, à une situation d'urgence