Thèse soutenue

Paysages et viticulture : le vignoble jurassien

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Auteur / Autrice : Sylvaine Fassier-Boulanger
Direction : Michel Sivignon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie
Date : Soutenance en 2000
Etablissement(s) : Paris 10

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Le vignoble jurassien se présente sous la forme d'archipels. Il s'agit alors de comprendre ce qui a procédé à cet état de fait. La première étape de notre travail permet de positionner la démarche quant à la définition du terme ''paysage'' à envisager. L'élaboration d'une grille de lecture et d'analyse des paysages viticoles est aussi une étape préalable à notre travail. Les premiers éléments de différenciation du vignoble apparaissent dans l'habitat viticole. D'une façon générale, les paysages actuels connaissent une stabilisation sur le plan des superficies viticoles : les droits de plantation octroyés chaque année depuis dix ans sont faibles, de même que la mobilité fonçière. Une typologie des paysages du Revermont peut être établie en fonction de la place tenue par la vigne dans les finages, des terroirs où elle est cultivée, de l'importance des bois, enfin, en fonction du dynamisme des communautés vigneronnes locales. Le paysage du Revermont est alors d'un dynamisme inégal, lié aux structures d'exploitation et aux Appellations d'Origine Contrôlée. Quelle est l'origine de ces paysages inégalement viticoles? Tout au long du XIXe siècle, les paysages du Revermont sont carctérisés par une nette continuité des surfaces viticoles et, jusqu'au phylloxéra, les façons culturales sont similaires. Pourtant, avant même l'arrivée du puceron dévastateur, des signes de fragilité existent dans le vignoble jurassien : le morcellement de la propriété viticole, de même que le métayage à mi-fruits ne permettent pas à l'ensemble de la communauté vigneronne de vivre décemment. Le phylloxéra se manifeste en 1879 dans le sud du vignoble, mais cause la plupart de ses méfaits entre 1893 et 1900. Il engendre de nouveaux paysages. Au cours des premières années du vingtième siècle, la reconstitution du vignoble s'effectue à l'aide de producteurs directs et de plants greffés, et ce, malgré une conjoncture économique tendue. La première, puis la seconde guerre mondiale, vont alors jouer un rôle indirect dramatique pour le vignoble. Au cours des années 1950, quelques initiatives, toutes localisées dans la zone d'Arbois, entament la nouvelle ère du développement du vignoble jurassien. S'ensuit, dans les années 1960-1970, un programme public de relance viticole qui permet un redémarrage plus étendu de la viticulture dans le Revermont. Pourtant, de cette entreprise naît un vignoble à deux vitesses.