Condamnés à une moyenne ou longue peine : une ethnographie de la vie carcérale à la maison centrale de Poissy
Auteur / Autrice : | Léonore Le Caisne |
Direction : | Jeanne Favret-Saada |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Ethnologie |
Date : | Soutenance en 2000 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette these presente l'impossible construction identitaire du condamne a une moyenne ou longue peine. A partir d'un travail de terrain realise a la maison centrale de poissy deux annees durant, tant aupres des detenus que du personnel, nous avons degage les figures morales (le << braqueur >>, le << stup >>, le << pointeur >>, le << perpete >>, le << dps >>, le << sale type >>, le << mec bien >>. . . ) et la logique generale d'opposition a la societe et a l'institution que les condamnes doivent partager et suivre pour survivre a l'enfermement et a leur promiscuite. Sur cette logique d'opposition vient buter la logique de conformisation aux citoyens que le personnel leur enjoint de suivre : les detenus doivent << evoluer >>. Ainsi, dans cet espace clos, pris dans la surveillance perpetuelle tant des codetenusque du personnel, le condamne est pris dans des injonctions contradictoires, source de disjonctions identitaires. Il est contraint de mener une double vie, de fragmenter ses discours et ses comportements, de se morceler. Ce qui est aussi un moyen de sauvegarder son intimite. Mais a trop se morceler, il risque aussi de ne plus savoir qui il est.