Bernanos et l'histoire
Auteur / Autrice : | Ritsuko Nagashima |
Direction : | Monique Gosselin-Noat |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature française |
Date : | Soutenance en 2000 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Mots clés
Résumé
Cette etude a pour but d'elucider les idees de georges bernanos sur l'histoire, a partir des fragments et des mentions sur des epoques ou evenements du passe presents dans ses essais dits << polemiques >> posterieurs a 1938. Dans la 1ere partie, nous traitons les epoques qui sont marquees par l'esprit de la tradition romaine. Bien qu'il soit incorpore a la civilisation francaise et considere par ses contemporains comme representant de l'ordre et de la raison, et aussi protecteur de l'eglise catholique, bernanos rejette cet esprit qui favorise l'etatisme et le legalisme en le qualifiant de << realiste >>. Cet esprit est ne d'abord dans l'ancienne rome, il se retire pour quelques siecles, il est de retour a l'epoque de la renaissance, et s'installe en 1793 avec le regne de la bourgeoisie. Nous envisageons dans la 2eme partie une autre tradition, la tradition chretienne et purement francaise : le moyen age qui vit naitre la chevalerie et la monarchie chretienne qui est selon bernanos l'institution la plus importante pour l'identite de la france ; ensuite la revolution de 1789 dans laquelle l'ecrivain voit l'apogee de l'esprit de l'ancienne france ; et enfin la grande guerre consideree comme le dernier scintillement de cet esprit chevaleresque et aussi populaire. Ces courants dans l'histoire representent, au fond, les deux manieres de concevoir le monde, de vivre meme, que chaque individu peut avoir : l'attitude <<realiste >> qui consiste a ne croire qu'au monde visible, qu'a la vie qui est une succession de causes et d'effets, et celle qui est ouverte sur l'eternel, - << le royaume de dieu >> -, qui croit a l'intervention de la grace. A la base de ces jugements que porte bernanos sur le passe se trouve sa propre conception de l'histoire fondee sur la foi chretienne. Il souligne surtout l'importance de la notion d'incarnation qui donne un sens au concret, au temporel. Il fait donc grand cas de la liberte de l'homme qui joue un role discret mais sur dans l'histoire.