Thèse soutenue

Transformations des structures financières et crises : les années 1990 au regard de l'étalon-or classique, 1880-1913

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Auteur / Autrice : Rémy Contamin
Direction : Michel Aglietta
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Soutenance en 2000
Etablissement(s) : Paris 10

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Les crises financières de la fin des années 1990 remettent en question les bénéfices escomptés de l'ouverture des comptes financiers de la balance des paiements. A l'idée selon laquelle la globalisation permet une allocation optimale des capitaux s'oppose celle d'une instabilité fonctionnelle de la finance. A partir d'un examen de la littérature théorique sur les crises financières et d'une analyse historique comparative, cette thèse propose de revenir sur ces débats. L'impact des structures financières sur les crises est mis en évidence au travers d'une étude de l'expérience des principaux pays industrialisés et émergents sous l'étalon-or classique (1880-1913) et depuis les premières vagues de libéralisation financière des années 1960. Nous montrons en particulier que la configuration du système monétaire international, le degré de robustesse des systèmes financiers nationaux et la liquidité des marchés de dette à long terme jouent un rôle déterminant. Ces résulats sont cohérents avec la théorie du risque de système, qui représente les crises financières comme des équilibres anormaux. Les dynamiques de rupture qui caractérisent ces crises rendent leur prévision plus qu'incertaine. Plutôt que de travailler à l'élaboration d'un système d'indicateurs avancés - dont l'éfficacité sera toujours limitée -, il convient de réfléchir aux moyens de rétablir la necessaire correspondance entre l'espace de la finance et celui de la régulation. Notre conclusion est que la prévention des crises financières requiert aujourd'hui une politique prudentielle adaptée aux risques des marchés et aux interdépendances entre ces risques, et qui soit étendue à l'ensemble des intermédiaires opérant sur ces marchés. En dernier ressort, les banques centrales des principaux pays insérés dans la globalisation doivent chercher à interrompre précocement les dynamiques suceptibles de se propager par contagion à l'échelle globale.