Indépendance des banques centrales, obligation de rendre compte et incidence sur la politique monétaire : application au cas de la République Démocratique du Congo
Auteur / Autrice : | Noël K. Tshiani |
Direction : | Claude Bismut |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences économiques |
Date : | Soutenance en 2000 |
Etablissement(s) : | Paris 9 |
Mots clés
Résumé
Le thème fondamental de cette thèse est que l'organisation institutionnelle d'une banque centrale, le rapport entre la banque centrale et les autorités politiques (indépendance) et le niveau perçu d'obligation d'une banque centrale de rendre compte de ses actes, ont une incidence sur la politique monétaire mise en place et l'inflation qui en résulte. Les évidences empiriques soutiennent l'idée qu'une plus grande indépendance pour une banque centrale produit les résultats macroéconomiques supérieurs. Une découverte commune est que les pays avec les banques centrales plus indépendantes ont joui des taux d'inflation en moyenne plus bas sans souffrir des taux de croissance économiques inferieurs. Cela s'accorde avec le point de vue général des économistes qu'il y a un compromis à court terme entre l'inflation et le chômage, mais pas de compromis à long terme. Il existe, d'après Briault, Haldfane et King (1995), une corrélation négative entre les indices d'obligation de rendre compte et ceux d'indépendance des banques centrales. Je ne saurais être plus en désaccord avec l'argument que l'obligation pour une centrale de rendre compte affaiblit son indépendance. L'obligation de rendre compte au public est un corollaire moral de l'indépendance d'une banque centrale. Dans une société démocratique, la liberté de la banque centrale d'agir implique une obligation de s'expliquer et d'expliquer ses actes au public. L'indépendance et l'obligation de rendre compte ne sont pas en conflit, mais plutôt symbiotiques. Dans les pays avec un système monétaire peu ou pas sophistiqué, la politique monétaire est l'autre face de la médaille de la politique fiscale qui est souvent responsable des perturbations de politique macroéconomique dans les pays en développement. Dans les pays en développement, je propose que l'indépendance de la banque centrale soit octroyée plus tard dans le processus de développement du secteur financier. Par ailleurs, si un pays en développement essaie d'établir un sentier d'inflation faible, il devrait d'abord se concentrer sur des reformes de politique financière (par exemple, la libéralisation économique et la privatisation des entreprises et des banques) qui augmenteraient l'opposition du public à l'inflation plutôt que d'engager des changements dans les structures légales et institutionnelles qui seraient facilement réversibles.