Le peuple-artiste, cet être monstrueux : la communauté des pairs face à la communauté des génies
Auteur / Autrice : | Maria Ivens de Araujo |
Direction : | Jacques Rancière |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance en 2000 |
Etablissement(s) : | Paris 8 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Motre ambition est d'apprendre a penser l'artiste. En effet, l'individu exceptionnel traditionnellement propose par l'histoire de l'art contredit les populations d'artistes dont temoignent les documents d'archives, ainsi s'opposent deux images; celle de l'artiste ordinaire et celle du genie, or, pour autant que le caractere exceptionnel de ce dernier empeche de comprendre une communaute des pairs, il oblitere les discours sur le ''peupleartiste''. Le retour aux sources de la modernite artistique retablit le lien legitime entre population et exception. A partir de la, nous contournons l'aporie par une approche nonpropositionnelle qui permet le croisement des lieux communs des deux termes maintenant lexicalises, il nous faut ainsi considerer l'artiste comme une metaphore, un signifiant renvoyant a un autre signifiant (le peuple), dont il faudra exprimer la soudure, la multiplicite des petits recits permet d'assaillir le retrait de cette metaphore. Nous temoignons d'abord de 1'impossible insertion sociale de l'artiste. Dans un deuxieme moment, cette atopie pregnante dans l'histoire de l'art nous engage a preciser les representations communes et les categories philosophiques permettant de saisir l'activite artistique. La definition proposee pour le peuple renvoie a la ''duplicite'' d'un collectif d'etres singuliers; celle pour l'artiste a 1'affirmation d'une singularite dans un espace public ouvert. Alors, nous substituons a l'image romantique dominante de l'artiste une conception du sujet multiple et decentre dans l'approche baroque, en tant qu'elle autorise l'acces du peuple a la representation. La question de l'artiste s'inscrit ainsi dans une pensee de l'ordre du politique, par consequent notre dernier mouvement aboutit au moment originaire de l'avenement de l'artiste et du citoyen.