Effets de l'invalidation du transporteur de la dopamine dans la regulation des comportements moteurs et addictifs chez la souris
Auteur / Autrice : | CECILE SPIELEWOY |
Direction : | Bruno Giros |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences biologiques fondamentales et appliquées |
Date : | Soutenance en 2000 |
Etablissement(s) : | Paris 6 |
Résumé
Le but de ce travail de these a ete d'examiner les consequences comportementales de l'absence de recapture de la da chez la souris dat(-/-). Nous nous sommes particulierement interesses a l'expression de l'hyperactivite motrice des animaux et a leurs reponses motivationnelles vis-a-vis de drogues addictives comme l'amphetamine et la morphine. Dans un premier temps, nous montrons que l'hyperlocomotion des souris mutantes est tres sensible aux stimuli environnementaux, empeche l'expression d'un comportement normal d'exploration ou d'habituation a l'environnement et conduit a une inadaptation dans des situations de stress. Toutefois, l'hyperlocomotion des souris dat(-/-) n'affecte pas le comportement d'interactions sociales. De facon paradoxale, l'administration aigue d'amphetamine induit chez les souris dat(-/-) et dat(+/-) une hypolocomotion. Injectee de facon repetee, l'amphetamine declenche une sensibilisation a cet effet hypolocomoteur chez les souris dat(+/-) mais pas chez les souris dat(-/-). Par ailleurs, l'administration aigue ou repetee de fluoxetine ne modifie pas l'hyperactivite motrice des souris dat(-/-) et nous n'observons pas de changements compensatoires de la densite du transporteur de la 5-ht et des recepteurs 5-ht 1 a. Ainsi, l'effet hypolocomoteur de l'amphetamine chez les souris mutantes dat(-/-) pourrait resulter de subtils changements dans les niveaux extracellulaires de da et de 5-ht. Finalement, nous montrons que les proprietes renforcantes de la morphine sont maintenues et meme augmentees chez les souris dat(-/-). Cependant, la morphine ne stimule plus l'activite locomotrice des souris dat(-/-), revelant ainsi une dissociation entre les effets renforcants et les effets locomoteurs de la drogue chez ces mutantes. L'etude par voltametrie in vivo au niveau du shell du noyau accumbens des souris dat(-/-), demontre que la morphine declenche encore une liberation de da de meme amplitude que chez les temoins dat(+/+). Toutefois, l'activation du gene precoce c-fos par la morphine dans cette region, est plus importante chez les souris mutantes que chez les sauvages, ce qui pourrait participer aux differences de sensibilite a l'alcaloide entre les deux groupes de souris. En conclusion, notre etude souligne le role clef de la neurotransmission daergique dans la regulation de l'activite motrice spontanee ou induite par des drogues psychostimulantes chez la souris. Par ailleurs, l'evaluation des comportements motivationnels des souris dat(-/-) pour l'amphetamine et la morphine revele la participation non seulement de la transmission daergique, mais aussi celle d'autres systemes de neurotransmission dans les processus neurobiologiques qui sous-tendent ces comportements.