La Banque mondiale : étude du lien d'affiliation entre la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) et l'Association internationale de développement (IDA)
Auteur / Autrice : | Chouchou Menda Biffot |
Direction : | Edmond Jouve |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Droit international public |
Date : | Soutenance en 2000 |
Etablissement(s) : | Paris 5 |
Résumé
En 1960, le système financier international, érigé en 1944 à travers la BIRD, accueille un nouveau membre : l'Association internationale de développement (IDA). Celle-ci est non une filiale mais un programme ordinaire de prêts souples de la BIRD. Sa fonction première est, à l'instar de celle du plan Marshall, de protéger de toute restructuration l'ordre économique et politique de 1944 en neutralisant les effets du surendettement des états. Le plan Marshall dont les clients sont devenus des bailleurs de fonds de cet ordre stabilisa celui-ci. L'IDA qui finance les États insolvables exclus du marché de cet ordre parvient au même résultat : si, en effet, en 1999, 81 États insolvables, soit près de 45% des 181 membres de l'ordre, n'avaient pas disposé de cette source de financement favorable, le système financier international n'aurait pas manqué de s'effondrer. La BIRD (et non les États-Unis), réel inventeur de l'IDA, mécanisme chargé de distraire de toute tentative de définition d'un nouvel ordre international, est le véritable agent de structuration de l'économie mondiale : progressivement, elle a, officiellement et en pratique, accaparé cette qualité, usant habilement de ses caractéristiques propres et de celles, différentes dans leur nature, de l'IDA avec laquelle elle se fait désigner ''Banque mondiale''. Désormais, celle-ci, objet de mouvements contestataires demandant sa liquidation, plaide sa cause en rappelant que ''le développement est une entreprise ardue et risquée. Comme tous ceux qui y sont engagés, le groupe de la Banque mondiale a fait des erreurs. Au final, cependant, il a contribué pour une part appréciable aux progrès réalisés depuis la Conférence de Bretton Woods'' (doc. Banque mondiale. Le groupe de la Banque mondiale. Les leçons du passé, les enjeux de l'avenir, Washington D. C. , 1994, p. 17). L'examen des raisons qui ont conduit, d'une part, La BIRD, organisme commerciale, à gérer l'IDA, programme caritatif, d'autre part, la Banque mondiale à engager une lutte contre la pauvreté alors que le but qui lui est assigné et qu'elle poursuit formidablement est la promotion de l'initiative privée, permet d'apprécier autrement le jeu de la banque la plus puissante du monde.