Le roman parodique au XVIIIe siècle en Angleterre et en France : de Marivaux à Jane Austen
Auteur / Autrice : | Yen-Mai Tran-Gervat |
Direction : | Yves Chevrel |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études anglaises |
Date : | Soutenance en 2000 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Les principaux représentants du roman parodique au XVIIIe siècle en Angleterre et en France constituent un type spécifique de roman que cette thèse propose de définir. Il s'agit notamment de décrire et de comparer les différents modes de présence de la parodie dans le roman et son rôle dans l'émergence et l'affirmation du genre romanesque tant dans l'œuvre individuelle de chaque auteur, que dans l'histoire littéraire du siècle. Ce travail procède d'une mise au point théorique et historique sur la question de la parodie littéraire, définie ici de manière fonctionnelle en tenant compte notamment des sens et pratiques qu'elle recouvre au XVIIIe siècle dans les deux pays, ainsi que d'une réflexion sur une période de l'histoire du roman où le genre tend à se construire sur ses propres cendres pour finalement s'imposer comme genre majeur, libre et polymorphe. A la croisée de ces deux axes de réflexion, l'étude et la comparaison détaillées des œuvres du corpus permettent d'établir une typologie des pratiques parodiques et de leurs effets comiques, critiques et réflexifs au sein du roman. Que ce soit en exploitant le thème quichottique de la folie romanesque ou les libertés formelles et structurelles du genre, les romans parodiques ainsi définis et étudiés apparaissent comme particulièrement représentatifs de la rencontre entre un genre et un siècle littéraires placés sous le signe du paradoxe : contradictions d'un siècle rationnel et sentimental, ambivalence d'un genre illusoire ayant l'ambition de représenter le vrai. Le romancier parodiste au XVIIIe siècle joue, en auteur intrusif et provocant, sur les tensions propres à la parodie comme conservation et subversion des formes littéraires, pour exposer les défauts et limites du genre romanesque, mais aussi pour en exploiter au profit de son roman les ressources comiques, la réflexivité théorique et la liberté créatrice.