Le motif du don contraignant dans la littérature arthurienne du XIIe et XIIIe siècles (1150-1250)
Auteur / Autrice : | Corinne Cooper Deniau |
Direction : | Philippe Ménard |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature française |
Date : | Soutenance en 2000 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Mots clés
Résumé
Le motif du don contraignant, ou ''don en blanc qui lie le donateur'', est l'un des motifs les plus fréquents et les plus surprenants de la littérature arthurienne. Il se définit comme un sous-ensemble de la promesse inconsidérée, du « rash boon », mais avec cette caractéristique qui lui est propre que le don est toujours un don ''en blanc'', un don ''à vide''. On en explique l'apparition dans les romans arthuriens par l'influence des textes celtiques. Cette théorie, si elle explique sans doute certains emplois du motif dans les romans arthuriens, ne rend pas compte de l'ensemble des occurrences. Elle a de plus orienté la recherche vers une lecture du motif en terme de don et contre-don, et a amené des rapprochements avec le potlatch, avec lequel il semble pourtant avoir peu en commun. Car avant d'être un don, ce motif est avant tout une promesse ''en blanc'', et c'est ce mécanisme de la parole irréversible qui explique que les auteurs médiévaux en ont fait un usage si fréquent. Outil technique pour provoquer des bouleversements ou des péripéties, il est aussi le lieu privilégié de l'expression des dilemmes des personnages et des conflits propres au monde arthurien. Par sa fréquence et son utilisation dans quelques grandes scènes traditionnelles, il est un point d'ancrage pour analyser les phénomènes de réécriture et d'intertextualité propres aux romans arthuriens.