Thèse soutenue

La scène lyrique en France entre 1884 et 1913 : identité d'un genre musical

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Patrick Otto
Direction : Danièle Pistone
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Musicologie
Date : Soutenance en 2000
Etablissement(s) : Paris 4

Mots clés

FR

Mots clés contrôlés

Résumé

FR

Au cours de leur existence (fin du XVIIIe s. - milieu du XXe siècle), les scènes lyriques ont présenté en France une allure disparate (du soliste accompagne au piano à la fresque chorale). Néanmoins, la problématique inhérente à ce genre musical perdurera et sera illustrée par l'association tout à fait particulière des termes de la désignation : une animation (scène) toute intérieure (lyrique). Le crible habituel d'étude générique (forme, sujet, destination, effectif) est éclairé par un propos fondé sur les orientations suivantes : importance du personnage principal ; le contexte culturel entre 1884 et 1913 (moment de la plus grande activité du genre) ; réunion des qualités récurrentes (mise en exergue, ambiguïté, virtuosité, marginalité) en une attitude fondamentale, inspirée des travaux portant sur les genres littéraires. La première des trois parties de l'étude, consacrée aux occurrences du genre, en souligne les aspects occasionnels, la fonction de test compositionnel ainsi que le rôle de transition (par exemple lien entre romance et mélodie), face à une pérennité assurée par une programmation régulière dans les associations symphoniques et les concours (dont le prix de Rome). Deuxièmement, le texte littéraire des scènes lyriques se singularise par des sujets sélectifs (moment extrait d'un ensemble plus vaste, lié à une référence imaginaire) ; les thèmes abordés sont variés, allant du conflit de 1870 à l'éloge de la féminité, avec une permanence de l'inspiration antique ; le personnage focalise toutes des attentions des créateurs (nombreuses didascalies) et s'insère dans un tableau vivant (mode de représentation particulier au genre). Enfin, la musique se caractérise par le suivi scrupuleux des méandres de l'âme. Ainsi l'apparente discontinuité résultant de la juxtaposition des images de la conscience se doit d'être intégrée en un seul mouvement ; elle incite alors le compositeur à rechercher des formes vocales adaptées (large variété de récits) et à sélectionner des éléments spécifiques du langage musical (soin des transitions, résolutions d'accords et éclairages harmoniques varies). Reflet d'une période fin-de-siècle, le genre atteindra une éphémère autonomie au prix de nombreux paradoxes.