La frivolité dans la littérature de la première moitié du XVIIIe siècle

The Frivolity in the French literature from the first half of the eighteen century

• Auteur / Autrice : Ioana Galleron
• Direction : Sylvain Menant
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Littérature française
• Date : Soutenance en 2000
• Etablissement(s) : Paris 4

Mots clés

Mots clés contrôlés

Inconstance

Vie intellectuelle -- France -- 18e siècle

Dans la littérature

Vie mondaine

Thèmes, motifs

Littérature française -- 18e siècle

Résumé

La réputation de frivolité du XVIIIe siècle constitue le point de départ de cette recherche. Les esprits post-classiques parlent volontiers du relâchement de la rigueur, de la propension à la facilité et à l'amusement qui caractérise le monde dans lequel ils vivent. La frivolité constitue un phénomène de société qu'ils déplorent, analysent ou adorent. Constituant, comme on peut s'y attendre, un corpus impressionnant, les textes sur la frivolité se partagent en deux grandes catégories. L'une regroupe la masse des « philippiques », ensemble imposant d'incriminations de la frivolité du point de vue des devoirs essentiels du chrétien ou du citoyen. L'autre classe, de dimensions plus modestes, réunit les justifications explicites ou implicites du penchant à la légèreté. Il importe de souligner déjà que ces défense du frivole se font au nom des mêmes valeurs (bonheur de l'individu, harmonie sociale, grandeur de la nation) qu'invoquent les accusateurs. C'est l'exploration de ce second groupe d'œuvres qui a été privilégiée, compte tenu, de l'abondance des écrits réprobateurs, toujours un peu les mêmes, et du rendement littéraire plus attractif des défenses du frivole. Le passage en revue des textes « théoriques » qui légitiment la présence de la frivolité dans la cite, a été suivi de l'exploration par genres (roman, théâtre, poésie, journaux) de la littérature mondaine et de ses avatars. L'enquête montre que la frivolité constitue un matériau des plus riches (fournissant des personnages à la scène comme à la fiction en prose), une ressource stylistique de l’âge post-classique, et une option de vie défendable dans le contexte de la méfiance envers les passions et du désir de dompter le « protée français ». La montée en puissance des discours qui lui sont hostiles l'écarte du domaine du licite vers 1750, mais on aura assisté, dans la première moitié du XVIIIe siècle, à une tentative de l'inclure dans la réforme globale de l'individu et de la société que les Lumières souhaitent.