La métamorphose poétique chez Ovide : Tristes et Pontiques : le poème inépuisable
Auteur / Autrice : | Eleonora Tola |
Direction : | Jacqueline Dangel |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études latines |
Date : | Soutenance en 2000 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Résumé
Ce travail se propose de dégager les composantes qui sont à la base d'un art poétique singulier des recueils de l'exil ovidien, les Tristes et les Pontiques. Ces deux derniers ouvrages d’Ovide, qui présentent la métamorphose ultime du poète, sont fondés sur des ambivalences paradoxales faites d'images dominantes et de thèmes symboliques et incluant, en mimesis, les fragmentations et contradictions formelles autant que fonctionnelles de l'écriture. Poétique et rhétorique, écriture générique et métriques sont autant d'axes de recherche majeurs. Une poétique de l'hétéroclite et des alliances oxymoriques est apte à traduire le mouvement contradictoire et intermédiaire qu'opère l'exil. Nous examinons ainsi les multiples manifestations d'une stylistique de l'hétérogénéité propre à ces textes et capable d'évoquer l'univers d'une métamorphose ovidienne, tout à la fois dans la continuité et en rupture avec les métamorphoses. L'intertextualité et l'autotextualité littéraire sont ainsi autant de champs d'observation privilégiés, porteurs d'un imaginaire obsessionnel, et révélateurs des ondoyances qu'engendre la métamorphose ultime de l'exil : l' « expérience » d'un 'je' mis en pièces se conjugue avec celle d'une écriture, véritable représentation mimétique des membra disjecta du poète. De cette parole « protéiforme », qui donne à voir une dialectique tensionnelle du poète, ressort, en texte caché, la pluralité d'écriture d'un poème « inépuisable ».