Peinture, dessin, sculpture et littérature : autour du Collège de Sociologie pendant l'entre-deux-guerres
Auteur / Autrice : | Camille Morando |
Direction : | Bruno Foucart |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature française |
Date : | Soutenance en 2000 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Mots clés
Résumé
La créativité artistique pendant l'entre-deux-guerres, particulièrement riche et diversifiée, est souvent associée à des mouvements poétiques, philosophiques ou politiques. Le collège de sociologie est un des derniers de ces groupes, crée en 1937 à Paris par Georges Bataille, Michel Leiris et Roger Caillois. Ses origines, sa création et son existence côtoient une période de vaste bouleversement des idées politiques et des concepts esthétiques et moraux dont témoignent la peinture, la sculpture, le dessin et la gravure. Le Collège de sociologie est né des réflexions de la revue Acéphale créée en juin 1936 par Georges Bataille et Pierre Klossowski et illustrée par André Masson. Cette revue choisit de réhabiliter Nietzsche pour contrer le fascisme, et développe les enjeux de la violence et de la guerre, du mythe et du sacrifice pour définir une société sans dieu ou le mythe rend libre chaque individu. Le Collège de sociologie accompagne ces interrogations et se donne pour objectif d'étudier la sociologie du sacré dans les communautés secrètes et dans la recherche de l'individualisme, au sein des rites et du langage. L'ambiguïté du sacre tributaire du pouvoir et de la tragédie, de l'ordre et de la politique, se manifeste dans l'histoire mythologique, philosophique, esthétique et personnelle trois artistes suivent les conférences du Collège de sociologie, aux côtés d'un auditoire enthousiaste et contradictoire. Ce sont Taro Okamoto, Isabelle Waldberg et Jean-Michel Atlan. André Masson, moins assidu, établit dans son œuvre un lien entre les interrogations collégiales et les recherches esthétiques picturales, menées individuellement également par Pablo Picasso. L'étude du Collège de sociologie, accompagnée de celle de la revue Acéphale permettent d'observer les œuvres de ces artistes pendant l'entre-deux-guerres qui interrogent le mythe, comme celui de Dionysos et du Minotaure, son actualisation et sa violence décrite par le sacrifice et l'érotisme.