Thèse soutenue

La physique de Spinoza

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Auteur / Autrice : Épaminondas Vampoulis
Direction : Pierre-François Moreau
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance en 2000
Etablissement(s) : Paris 4

Mots clés

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Résumé

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On doit nécessairement aborder le problème des rapports entre les sciences de la nature et la philosophie quand il s'agit d'étudier la manière dont la pensée philosophique du dix-septième siècle a conçu le monde matériel. Plusieurs philosophes-savants ont essayé de fonder la nouvelle physique de ce siècle sur des raisons métaphysiques et d'élaborer une physique cohérente en ayant recours seulement à la disposition, la configuration et le mouvement des parties de la matière. Une analyse des textes de Spinoza qui portent sur la philosophie naturelle permet d'inscrire sa physique dans le registre de cette physique déterministe et mécaniste ; cette étude systématique de la manière dont ce philosophe rend raison de la nature de la matière et de ses changements doit suivre de près le développement de sa pensée afin de mieux dégager le lien entre les thèses proprement philosophiques de Spinoza et sa conception de la nature. En commençant par un commentaire détaillé de la seconde partie des principes de la philosophie de Descartes, ce travail se propose de situer la pensée spinoziste par rapport aux thèses essentielles de la physique cartésienne, et de montrer que le déterminisme qui caractérise cette physique est associé, aux yeux de Spinoza, à une philosophie de l'immanence. Une étude de l'échange épistolaire entre Spinoza et Boyle (par l'intermédiaire d’Oldenburg) qui traite des questions physiques, aussi bien qu'une analyse des axiomes, des définitions et des lemmes qui constituent l'abrégé de physique de la seconde partie de l'éthique, permettent de préciser le caractère de la physique de Spinoza, aussi bien que les fondements ontologiques que son système fournit au mécanisme. On peut ainsi montrer que Spinoza élabore une conception originale de la nature, tout en fondant la rationalité de sa physique sur des concepts intelligibles qu'elle partage en commun avec la science de son temps, dont elle exploite les acquis.