Thèse soutenue

L'idée de perfection chez Giordano Bruno

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Auteur / Autrice : Régis Lécu
Direction : Pierre Magnard
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire de la philosophie
Date : Soutenance en 2001
Etablissement(s) : Paris 4

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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L'idée de perfection donne un fil directeur à l'oeuvre de Bruno. La métaphysique brunienne conçoit cette idée en réponse au mouvement essentiel de la pensée qui ne se satisfait d'aucun d'objet fini : pour que ce désir de perfection ne soit pas vain, il faut que l'univers ''immense'' et les mondes infinis répondent à la capacité des sens et de l'imagination à saisir sans cesse de nouvelles formes ; l'intellect divin qui conçoit l'infinité des possibles en un acte unique et simple,doit faire droit au pouvoir de l'intellect humain à s'élever indéfiniment vers des formes plus simples et plus belles, en ''compliquant'' toute multiplicité. En rejetant la ''séparation'' aristotélicienne entre le cosmos et Dieu, et la ''chute infinie'' qui sépare la créature de Dieu chez Nicolas de Cues, la raison brunienne défend l'accord entre l'univers et Dieu, qui répond absolument à son désir de perfection : immanent à toute chose, Dieu les comprend toutes ''complicativement'' sans se réduire à aucune ; ''vicissitude infinie''. L'idée métaphysique de perfection conduit à un principe de raison que la cosmologie brunienne doit concilier avec l'épreuve des faits : incapable de saisir le particulier sans l'aide des sens, la raison peut cependant connaître a priori les caractéristiques générales de l'univers, en imitant par sa neutralité l'équanimité divine ; tous les mondes abritent la vie car il n'existe aucune raison pour que le principe invisible limite son expression, en refusant injustement l'être à certains possibles.