Les relations entre la République de Venise et les Habsbourg : la guerre des Uscoques (1615-1618)
Auteur / Autrice : | Thierry Charlier |
Direction : | Jean Bérenger |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 2000 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Mots clés
Résumé
Les relations entre la république de Venise et l'archiduc Ferdinand de Styrie se dégradèrent en 1615, en raison de contentieux frontaliers et économiques, mais aussi d'un groupe de pirates, les Uscoques. Basés à Senj sur la cote croate, ils servaient de fait les intérêts de l'archiduc Ferdinand en attaquant les bateaux vénitiens dans l'adriatique. La guerre éclata en décembre 1615, quand Venise envahit une partie du Frioul autrichien et fit par deux fois le siège de Gradiska. Chacun s'efforça de trouver des alliés, grâce aux systèmes d'alliance traditionnels : l’Espagne en faveur de Ferdinand en fournissant argent et troupes, le vice-roi de Naples, le duc d’Osuna par une campagne navale anti-vénitienne dans l'adriatique et le duc de Savoie en réactivant la guerre du Montferrat. Cependant, l’imminence de la succession impériale, l'enlisement des armées, l'omniprésence de l’Espagne et le renouveau de la France facilitèrent les négociations de paix qui scellèrent lors des traités de Paris et de Madrid (septembre 1617), le statu quo ante sur la frontière et l'échec de Venise, même si les Uscoques disparaissaient, sacrifiés par le futur empereur Ferdinand II. Cette guerre secoua donc l’Europe, sorte de répétition générale avant la guerre de Trente Ans : les traités n'étaient pas encore exécutés en mai 1618 lors de la défenestration de Prague.