Petrus Borel, l'écriture du mal
Auteur / Autrice : | Olivier Rossignot |
Direction : | Michel Crouzet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature française |
Date : | Soutenance en 2000 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Résumé
Cette étude se propose de redécouvrir l'auteur injustement mésestimé qu'est Petrus Borel. Jeune France, acteur avec Gautier de la bataille d'Hernani, appartenant avec lui au petit cénacle, il est l'un de ces jeunes créateurs fougueux de la première moitié du XIXème siècle qui vécurent l'art comme une lutte au jour le jour. Principalement connu pour avoir écrit Rhapsodies, Contes immoraux et Madame Putiphar, ce « petit romantique » a été un peu facilement relégué au rang d'auteur mineur parmi d'autres, au sein du mouvement frénétique des années 1830. Il n'est pourtant pas uniquement un écrivain du meurtre et de la violence, mais l'instigateur d'une littérature marginale baignant dans la subversion et le pessimisme. Celui qui se dit « détrompeur » substitue à une esthétique et une éthique du bien et du beau la mise en lumière du laid et du mal, tout en se démarquant à la fois de Sade et du romantisme noir. Champavert et son nihilisme, Madame Putiphar et son univers d'enfermement portent indéniablement la même empreinte du désespoir et de la révolte. Son écriture procède à une mise en abyme de la littérature elle-même, a l'instar des ironistes allemands. L'imaginaire est pour Borel le moyen de confier ses hantises, et ne peut créer de barrière entre l'œuvre et l'existence, l'écrivain et l'homme. Qu'il s'agisse de sa vision de la société, de celle de l'histoire et de la réalité, de ses positions métaphysiques, elles convergent toutes vers la même idée : le mal est pour le lycanthrope tout à la fois universel et intérieur.