L'idée de progrès dans l'oeuvre de Georges Sorel : signification et controverses
Auteur / Autrice : | Fabien Desmeaux |
Direction : | François-Georges Dreyfus |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance en 2000 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Mots clés
Résumé
Georges Sorel (1847-1922) adhère au marxisme tardivement. La lettre « science et socialisme » parue dans la revue philosophique en 1893 constitue un témoignage important sur l'attitude de celui-ci et ses véritables options philosophiques. C'est pour des raisons scientifiques que Sorel se convertit au marxisme. La doctrine de Marx était inséparable du progrès et d'une certaine pratique scientifique. La notion de progrès est contenue dans le socialisme marxiste. Sorel est amené à douter de la parfaite cohérence du marxisme et à reconsidérer la problématique du progrès à travers la critique du matérialisme dialectique et des systèmes socialistes. La première partie de ce travail de thèse traite directement du marxisme et de son rapport à l'idée de progrès à partir de l'évolution intellectuelle de Sorel. La contribution de Sorel à certaines controverses majeures à propos de la crise du marxisme a été fondamentale. Sorel a eu l'occasion de défendre Bernstein contre Kautsky et il a affirmé la nécessité d'une révision du marxisme. La deuxième partie de la thèse concerne plutôt la philosophie de l'histoire qui apparait dans l'œuvre de Sorel, et qui est contraire à l'esprit du marxisme orthodoxe et même à la philosophie matérialiste de Marx et d’Engels. La troisième partie évoque les rapports de Sorel avec les principaux doctrinaires contemporains. Le révisionnisme sorélien n'est pas seulement un révisionnisme comparable à celui de Bernstein ; ce révisionnisme s'appuie sur une remise en cause des idéologies modernes et du socialisme dominant.