L'industrialisation du mode de production des films Pathé entre 1905 et 1908
Auteur / Autrice : | Laurent Le Forestier |
Direction : | Michel Marie |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Cinéma |
Date : | Soutenance en 2000 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Mots clés
Résumé
Entre 1905 et 1908, la branche cinematographique de la societe pathe (plus exactement la compagnie generale de phonographes, cinematographes et appareils de precision) connait une forte industrialisation. Ce phenomene se traduit notamment par la maitrise de l'integralite de la chaine de production : pathe se met a fabriquer sa propre pellicule, a salarier ses metteurs en scene, a controler le tournage, a developper ses films, a les colorier et a s'occuper de leur exploitation, par l'ouverture de salles fixes, le passage a la location et la creation de societes concessionnaires. Ce n'est la qu'un aspect d'une strategie economique globale qui ne se percoit clairement qu'a la lumiere du contexte concurrentiel. Exposee a des compagnies rivales de plus en plus ambitieuses, pathe tente de proteger sa situation oligopolistique. Pour ce faire, elle opere un passage a la production de masse, en meme temps qu'une diversification des genres abordes par ses films. Elle envahit le marche, tant quantitativement que qualitativement. Devant le cout exorbitant de cette politique, elle met en place une organisation sociale qui vise a verrouiller au maximum le mode de production des films. Les phases de controle se multiplient, en meme temps que s'instaure une hierarchie rigide. Tout est prevu pour laisser le moins de place possible a l'improvisation et aux initiatives des metteurs en scene. Les consignes de tournage sont strictes et determinees a l'avance : les scenarios sont concus comme les fiches de fabrication de l'industrie traditionnelle. Une methode d'enregistrement, imposant des contraintes de creation, est elaboree. A tel point que les films conserves aujourd'hui en portent encore les traces, definissant ainsi implicitement le style pathe. Plus que ceux des autres editeurs, les films pathe se caracterisent donc par l'inscription de l'economique dans l'esthetique, c'est-a-dire par les consequences, dans leurs choix artistiques, de l'industrialisation du mode de production.