Géométrie, pensée et prédication dans l'Angleterre du XVIIe siècle : le cas d'Isaac Barrow (1630-1677)
Auteur / Autrice : | Anne Petrov |
Direction : | Alain Morvan |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Civilisation anglaise |
Date : | Soutenance en 2000 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Résumé
Les methodes mathematiques, en particulier la structure deductive et axiomatique des elements d'euclide, texte fondamental de la geometrie grecque, sont volontairement appliquees a d'autres disciplines au debut de l'epoque moderne. Ce phenomene est particulierement evident sous la restauration en angleterre, ou un grand nombre de personnes connaissant les mathematiques deviennent des figures eminentes au sein de l'eglise et d'autres institutions. La culture anglaise du xviie siecle s'avere etre particulierement ouverte aux idees mathematiques en raison de sa population de praticiens laiques, entre autres navigateurs, arpenteurs et commercants. L'oeuvre mathematique et theologique d'isaac barrow (1630-1677) offre un contexte pour etudier ce transfert des methodes et idees mathematiques. Son edition des elements d'euclide (1655), premiere edition complete utilisant la notation symbolique, repond a un interet croissant pour les mathematiques theoriques. Ses lectiones mathematicae, cours donnes a partir de 1664, nous renseignent sur la maniere dont on comprenait les concepts mathematiques a cambridge. Nous examinons les lecons iv, v et vi, ou barrow aborde la demonstration, sa structure, son langage specifique, ainsi que la causalite et certitude mathematiques. La demonstration geometrique est utilisee comme un modele de raisonnement par le clerge restaure desireux de reformer le style des sermons. I le clerge, ainsi que les membres de la royal society of london, a la recherche d'un langage adequat pour le discours scientifique, privilegient alors le style dit plain prose, quis'inspire directement de la clarte, de la precision et du ton neutre de la demonstration barrow, en tant qu'eminent predicateur anglican et membre de la royal society, est l'exemple meme de la maniere dont les mathematiques, les nouvelles sciences experimentales et la theologie se fertiliserent entre elles, comme le revele l'analyse de ses sermons et de ses ouvrages de mathematiques.