À l'épreuve du sujet : éléments de métasociologie de la recherche
Auteur / Autrice : | Magali Uhl |
Direction : | Alain Gras |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance en 2000 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Mots clés
Résumé
La question à l'origine de cette thèse est la suivante : quelles sont les conditions de possibilité de la recherche en sciences humaines, et particulièrement en sociologie ? Quelle est l’essence de la recherche ? Cette recherche concerne en premier lieu la faculté générale de la connaissance ou la connaissance de la connaissance. La sociologie, pas plus d'ailleurs que les autres sciences humaines, ne peut prétendre être une simple science empirique, positive ou factuelle, qui pourrait se dispenser- au nom de la thèse hégémoniste que toute connaissance serait sociale et donc objet prioritaire de la sociologie- de rendre compte a son tour de son projet de connaissance, de ses capacités cognitives, de ses résultats effectifs dans l'extension du savoir. Il s'agit alors de proposer une analytique des fondements possibles de la connaissance. Analytique placée sous l'hypothèse générale de la vie constituante du sujet. Cette coexistence de la connaissance et de la vie implique aussi une réciprocité de l'objet et du sujet en sciences humaines et particulièrement en sociologie, ou les objets du chercheur sont presque toujours des sujets humains, des rapports entre sujets humains ou des réalités médiatisées par des sujets humains. Mais la recherche suppose, in fine, un sujet de recherche, autrement dit un chercheur. Par conséquent, ce n'est pas tant le choix d'un objet particulier, d'une démarche méthodologique, d'une discipline qui constitue l'objet de recherche, mais le sujet lui-même, le chercheur, dans son ipséité radicale. Il apparait alors que toute recherche repose sur une ontologie, implicite ou explicite, en tant que postulation sur l'être de la recherche et de ses objets possibles, mais aussi sur une axiologie et une éthique. Dans la mesure, enfin, où l'on admet l'individualité créatrice du chercheur dans l'opération sociologique de connaissance, la recherche de ce qui constitue l'essence de la recherche ne s'inscrit plus en aval des opérations de la connaissance, c'est-à-dire dans l'empirie, mais en amont, dans ses fondements antéprédicatifs, c'est-à dire mésosociologiques. C'est donc l'étude de ces fondements aprioriques qui rend possible la compréhension des voies de la recherche.