Métaphysique et biologie : Kant et la constitution du concept d'organisme

Metaphysics and biology : Kant and the constitution of the concept of organism

• Auteur / Autrice : Philippe Huneman
• Direction : Anne Fagot-Largeault
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Philosophie
• Date : Soutenance en 2000
• Etablissement(s) : Paris 1

Mots clés

Mots clés contrôlés

Sciences

Kant, Immanuel (1724-1804)

Vie (biologie)

Métaphysique

Biologie -- Philosophie

Résumé

Cette thèse étudie les rapports de la philosophie kantienne avec la constitution, à la fin du XVIIIème siècle, de l'évidence du concept d'organisme comme auto-organisation (et non plus complexe âme-corps), schème récurrent pour appréhender scientifiquement le vivant, présent à la base de la biologie naissante comme science autonome. Elle spécifie plusieurs moments de ce processus : la revendication d'une irréductibilité de l'organique au mécanique chez Stahl et Leibniz, la théorie de l'économie animale comme intelligible à partir de propriétés vitales chez les vitalistes français ou Haller, la nouvelle définition de l'espèce chez Buffon, et surtout l'embryologie wolffienne, dont elle montre l'importance dans la définition kantienne de l'organisme; elle étudie enfin la dimension régulatrice, au sens kantien, du concept goethéen de type et surtout du principe cuvierien des conditions d'existence dans l'anatomie comparée. Elle démontre comment la critique par Kant de la notion métaphysique de contingence chez Leibniz, à partir de la pensée de l'ordre dans l'unique fondement. . . , aboutit dans la seme critique à un concept de contingence comme essentiellement relatif à la forme de notre pensée finie, forme qui rend nécessaire un concept de « fin naturelle », lequel à un usage régulateur pour la formation des énoncés biologiques. L'autonomie scientifique de la biologie se traduit philosophiquement chez Kant, grâce à l'éviction des connotations démiurgiques et utilitaires de la finalité, par la naturalisation de la finalité, donc la rupture entre histoire naturelle et théologie. On en déduit certaines caractéristiques des rapports entre philosophie et sciences de la vie après Kant - en particulier la possibilité des «philosophies de la nature », et l'actualité de la finalité dans le darwinisme.