Thèse soutenue

Le spectre du possible
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Auteur / Autrice : Guillaume Pigeard de Gurbert
Direction : André Tosel
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance en 2000
Etablissement(s) : Paris 1

Mots clés

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Résumé

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Que dit-on, au juste, quand on dit d'une chose qu'elle est "possible" ? Qu'elle n'est ni de l'ordre de l'être, ni de celui du non-être, mais qu'elle se meut entre l'un et l'autre. Notre thèse tient en trois points : le premier consiste a redéfinir le possible, non pas comme un terme, mais comme une relation ; le deuxième à soutenir que cette relation de l'être au non-être est imaginaire, et n'a aucun ancrage ontologique. Quant au troisième point, il concerne l'origine de cette relation imaginaire : le possible est un produit de l'imagination pratique. Le pouvoir-être est toujours conçu à travers le schème pratique du pouvoir-faire. Cette analyse critique du possible se fonde sur l'être impotent de Parménide, à qui est consacrée notre première partie. Parménide sépare à la hache l'être et le non-être, et rejette du même coup la dunamis (la puissance) du côté de la doxa. Notre réflexion interroge ensuite, dans la deuxième partie, ces philosophies post-parménidiennes qui se sont définies dans leur rapport polémique à l'ontologie du "père", et qui mélangent l'être et le non-être dans le creuset du possible. Platon, Aristote, Leibniz, Hegel et Bergson commettent chacun un parricide - déclare ou masque - dont l'arme n'est autre que le possible en ses transformations successives. Chez eux, l'être n'est pas, il oeuvre à réaliser ce qu'il peut être. Une philosophie critique doit maintenant séparer ce que le possible a melangé : l'être et le pouvoir-faire, l'ontologie et l'anthropologie.