Pour une archéologie politique de la nationalisation des diplômes : mise en place de certifications nationales et construction d'un espace national suisse entre 1880-1930
Auteur / Autrice : | Muriel Surdez |
Direction : | Michel Offerlé |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance en 2000 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Dans le cadre d'une analyse historique et sociologique de la construction des espaces et des états nationaux, cette recherche rend compte du processus de nationalisation des diplômes et des examens comme formes socialement légitimes de sélection des compétences. Elle reconstitue cette dynamique pour le contexte helvétique entre 1880 et 1930. À partir de cette configuration historique, elle montre que l'institutionnalisation de procédures de certification nationales permet d'examiner dans différents pays les trajectoires de nationalisation et d'étatisation sous plusieurs angles : la constitution d'associations et de groupes professionnels nationaux, l'uniformisation du fonctionnement et de la structure des institutions scolaires, l'émergence de marchés juridiques et économiques nationalement unifiés, l'extension de la mobilité spatiale des diplômes. Par l'étude particulière des certificats de fin d'apprentissage pour les apprentis de l'artisanat et des brevets d'avocats, sont comparées dans deux professions occupant des positions différenciées dans la hiérarchie économique et sociale les logiques conflictuelles à travers lesquelles des associations professionnelles et des autorités étatiques, régionales et nationales, ont progressivement instauré un contrôle sur les conditions de formation et d'exercice de l'activité professionnelle. Croisant des problématiques relevant de la sociologie de la construction du fait national, de la sociologie des professions et de la sociologie de l'éducation, cette thèse saisit donc historiquement les modalités de l'intervention étatique sur les examens et les diplômes. Elle fait une genèse de la généralisation et de la nationalisation des procédures de certification, en mettant en évidence les formes et les usages qui leur ont été conférés, ainsi que les problèmes sous-jacents à leur standardisation.